D’où origine la croyance de l’enfer ? (partie 3)

La destinée finale des méchants sera-t-elle comme on nous l’a toujours enseigné ?

Introduction

Dans cet exposé, nous aborderons la distinction entre la punition et les conséquences en explorant le concept de l’enfer à travers le prisme de l’Ancien Testament. Nous examinerons comment la fausse doctrine de l’enfer en tant que châtiment éternel a été acceptée et perpétuée, en contraste avec la notion des conséquences de nos choix telle qu’elle est présentée dans les écritures. En commençant par le récit de la Genèse, où Dieu a averti Adam des conséquences de sa désobéissance, nous découvrirons comment cette perspective influence notre compréhension de Dieu en tant que père aimant plutôt que comme un juge punitif. Enfin, nous discuterons de l’impact de cette vision erronée sur la perception de la foi chrétienne et sur la relation entre l’humanité et son créateur.

Punition versus conséquence

Pour tenter de comprendre, pourquoi la fausse la doctrine de l’enfer a été acceptée, nous devons considérer le fait qu’elle représentait une punition plutôt que les conséquences de nos choix. Nous voyons, dans l’Ancien Testament, que Dieu menace de juger la désobéissance et nous le voyons l’exécuter à plusieurs reprises. Cependant, l’idée que le châtiment final soit la torture sans fin après la mort comme conséquence est inexistante. Une chose intéressante, nous voyons en Genèse chapitre 3 que Dieu a mis en garde Adam de mort advenant sa désobéissance.

Et l’Éternel Dieu ordonna à l’homme : mange librement des fruits de tous les arbres du jardin, sauf du fruit de l’arbre, de la détermination du bien et du mal. De celui-là, n’en mange pas, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.

Genèse 2.16-17

Dieu dit à Adam qu’il peut manger de tous les fruits de tous les arbres du jardin. Il le met en garde d’une seule chose soit de ne pas manger le fruit de l’arbre de la détermination du bien et du mal. S’il désobéit et en mange, la conséquence sera qu’il mourra. Bien entendu, non pas une mort physique instantanément sur le champ. Mais qu’à ce moment, il connaitrait pour la première fois, de son existence, une séparation d’avec son Dieu. Une chose qu’il ne connaissait pas auparavant et ensuite, qu’il allait aussi mourir physiquement. Cet avertissement de mort n’était pas de caractère punitif, mais plutôt celle-ci était la conséquence de sa désobéissance.

Dieu n’a pas dit à Adam : « si tu en manges, je vais te punir. Tu vas passer l’éternité dans la souffrance en enfer. Je vais t’apprendre, tu vas voir ». Dieu a plutôt mis en garde Adam de la conséquence de ce choix en lui disant que le jour où il en mangerait, il allait mourir ». Ceci n’était pas une menace de punition, mais plutôt une mise en garde des conséquences de ses choix. Il y a toute une différence ici parce que la menace d’une punition nous fait agir par la crainte de désobéir et de subir une punition, tandis que l’amour et la confiance nous font respecter le commandement. Dieu a donné un avertissement à Adam plutôt que la menace d’une punition. La menace de punition aurait engendré la crainte chez Adam. Mais la conséquence le mettait face à la responsabilité de ses choix.

La différence entre une punition et une conséquence

D’abord, il nous faut considérer une chose très importante, c’est que la punition et la conséquence sont deux concepts différents, bien qu’ils soient parfois liés en fonction du contexte. Une punition est généralement une action intentionnelle infligée en réponse à un comportement considéré comme répréhensible, inapproprié ou en violation de règles ou de normes. La punition est souvent administrée dans le but de décourager le comportement indésirable, d’appliquer la justice ou de faire respecter des normes éthiques ou sociales. Par exemple, une personne sera menacée de faire de la prison pour tel ou tel crime. Faire de la prison, c’est être privé de liberté, cela n’est pas une conséquence, mais plutôt une punition. Si tu commets un crime, je t’enlève ta liberté.

Une conséquence, d’autre part, est plus neutre et se réfère simplement aux résultats ou aux effets qui découlent d’une action ou d’une décision. Dieu a placé Adam devant un choix, soit l’obéissance ou la désobéissance. Les deux options comportaient des conséquences. Dans un premier temps la vie et dans un second temps la mort.

Utilisation des bons mots est importante

Il est important d’utiliser les bons mots pour avoir une idée juste de ce qui se passe.

Lorsque l’on dit à un enfant, tu vas avoir une conséquence au lieu d’une punition, cela peut faire une énorme différence dans sa compréhension. Par exemple, une punition se termine après un temps. Si je dis à mon enfant : « va dans ta chambre » en guise de punition. Bien entendu, après quelque temps dans sa chambre, il sera autorisé à en sortir. Ce qui veut dire que la punition se termine et l’on en sort.

Un autre exemple, je dis à mon enfant comme punition qu’il sera privé de jeux vidéo pendant une semaine. Bien entendu, après ce temps, il pourra à nouveau jouer avec sa console. Parce que la punition se termine.

Maintenant, la conséquence, c’est différent, parce qu’on vit avec les conséquences de nos choix. Un jeune adulte qui commence à conduire, on va le mettre en garde contre les conséquences de sa vitesse. S’il n’écoute pas et qu’il lui arrive un accident, il aura à vivre avec les conséquences de celle-ci et ce ne sera pas une punition. Son accident n’est pas une punition. C’est une conséquence. S’il perd le contrôle de son véhicule dans une courbe et qu’il frappe violemment un arbre et cause la mort de ses passagers, il aura à vivre avec les conséquences de son accident le reste de ses jours. La conséquence ne se terminera pas. La même chose s’il est gravement blessé et se retrouve dans un fauteuil roulant le reste de ses jours, il va vivre les conséquences de ses mauvaises décisions.

Dans ce cas-ci, la punition aurait été qu’un policier l’arrête. Qu’il lui donne une contravention et qu’il perde des points d’émérites. Ça, c’est une punition. Maintenant, il va payer l’amende de son infraction et après deux ans, il va retrouver l’entièreté de ses points d’émérites. Vous comprenez le principe. La punition on en sort, mais les conséquences l’ont vit avec.

Dieu n’a pas placé Adam face à une punition, mais plutôt face à une conséquence de son choix.

La conséquence de mort d’Adam aura touché tout le genre humain sans exception. Aujourd’hui, nous en subissons les conséquences. Donc, les conséquences de nos décisions peuvent aussi toucher les autres autour de nous. Si le monde est là où il est maintenant, c’est la conséquence de la désobéissance d’Adam.

Dieu donnait à Adam ce que serait la conséquence de sa désobéissance. Il ne lui disait pas qu’il allait le punir s’il mangeait du fruit défendu. Mais plutôt, la conséquence du choix Adam serait qu’il mourrait. Le problème fut que la conséquence entraîna toute l’humanité avec lui dans son péché. Comme l’apôtre Paul disait :

Et pourtant, la mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur les hommes qui n’avaient pas commis une faute semblable à celle d’Adam – qui est comparable à celui qui devait venir.

Romains 5.14

Puis Christ est apparu tel un nouvel Adam

L’Écriture ne déclare-t-elle pas : le premier homme, Adam, devint un être vivant, doué de la vie naturelle ? Le dernier Adam est devenu, lui, un être qui, animé par l’Esprit, communique la vie.

1 Corinthiens 15.45

Encore, aujourd’hui, nous vivons, non pas sous la menace d’une punition « tu vas aller en enfer si tu n’agis pas bien », mais plutôt nous vivons avec les conséquences de nos choix. Nous savons que les péchés que nous commettons méritent la mort. La mort dans ce cas-ci n’est pas une punition, mais une conséquence à notre manquement volontaire à l’obéissance à la Parole de Dieu. Exactement comme l’ont fait Adam et Ève. Ils ont sciemment désobéi au commandement de Dieu et ils en ont subi les conséquences. La punition aurait été de les envoyer en enfer pour qu’ils soient torturés. C’est pour cela qu’il est important d’utiliser les bons mots parce que l’enfer est synonyme de punition.

La mort, une conséquence et non une punition

Le concept de l’enfer tel que nous le connaissons est une punition, tandis que la mort est une conséquence. C’est là la grande différence. La Parole de Dieu nous dit :

Voici : toute personne m’appartient, les fils comme les pères m’appartiennent. Eh bien, c’est la personne qui pèche qui mourra.

Ézéchiel 18.4

Non pas que cette personne va souffrir en enfer éternellement, mais plutôt qu’elle va mourir. La mort est la conséquence de notre désobéissance. La mort décrit l’état de cessation de la vie. La mort ne signifie pas des tourments éternels. Parce que si la mort signifiait un tourment éternel, on ne parlerait pas de mort à ce moment. Évidemment, si tu es dans un endroit en ayant conscience de ce qui se passe, cela veut dire que tu n’es pas mort. Selon le concept de l’enfer, les âmes damnées ont conscience de ce qui se passe. Alors, elles ne sont pas mortes, elles sont en vies. Ce qui veut dire que nous faisons Dieu menteur en prônant la fausse théorie de l’enfer. Parce que Dieu parle de mort et non pas de tourments. Dieu parle de conséquences et non pas de punitions.

Dieu nous met ici devant la conséquence de nos choix. Si nous péchons, nous allons mourir. Comme nous allons le voir plus loin, mourir signifie détruire. Signifie cesser d’exister, pour le corps comme pour l’âme. Mais, nous en reparlerons plus tard dans cette étude. Nous allons cesser de vivre. Nous allons cesser d’exister. Dieu ne dit pas que la personne qui pèche sera torturée éternellement dans le feu de l’enfer.

On voit qu’Adam et Ève ne sont pas morts aussitôt qu’ils ont mangé du fruit défendu. Cependant, ils ont vécu les conséquences de leurs choix. Puis, ils sont mort physiquement.

Les conséquences pour Ève et les femmes en général

Dieu dit à la femme : Je rendrai tes grossesses très pénibles et c’est dans la souffrance que tu mettras au monde tes enfants. Tes attentes seront tournées vers ton mari, mais lui, il te dominera.

Genèse 3.16

Les conséquences pour les femmes sont :

  • Grossesses très pénibles
  • Accouchement dans la souffrance
  • Attente tournée vers le mari
  • Domination du mari sur elle

Les conséquences pour Adam et les hommes en général

Il dit à Adam : puisque tu as écouté ta femme et que tu as mangé du fruit de l’arbre dont je t’avais défendu de manger, le sol est maudit à cause de toi. C’est avec peine que tu en tireras ta nourriture tout au long de ta vie. 18 Il te produira des épines et des chardons ; et tu mangeras des produits du sol. 19 Tu en tireras ton pain à la sueur de ton front jusqu’à ce que tu retournes à la terre, puisque tu as été tiré de celle-ci. Car toi, tu es poussière et tu retourneras à la poussière.

Genèse 3.17-19

Les conséquences pour les hommes sont:

  • Le sol est maudit
  • Il doit se nourrir avec peine
  • Le sol produit des épines et des chardons
  • Condamné à manger les produits du sol
  • Travailler à la sueur de son front

La conséquence commune pour l’homme et la femme:

  • Le corps retournera à la poussière après leur mort. Ce corps mortel sera détruit à tout jamais.

Adam et Ève sont morts physiquement comme Dieu le leur avait dit. Est-ce qu’ils se sont repentis par la suite avant de mourir physiquement ? Peut-être, mais le texte ne nous le dit pas. Ce qui nous démontre que ce qui attend celui qui désobéit, c’est la mort. Dans un premier temps physique et dans un deuxième temps spirituel.

Conclusion

Nous pouvons comprendre que le concept de l’enfer comme un lieu de tourments incessant se soit développé principalement pendant l’ère médiévale, comme je vous ai expliqué dans la précédente vidéo. L’Église catholique avait le contrôle sur les âmes et elles ne voulaient pas les perdre. Quoi de mieux que de brandir la menace d’un châtiment de torture éternel pour garder les gens dans la peur d’être puni et de se voir aller en enfer ? C’est d’ailleurs comme cela qu’ils ont toujours gardé le contrôle sur les gens. Ils brandissaient la menace d’une punition sévère de la part de Dieu. Ainsi, les générations qui m’ont précédé ont toujours perçu Dieu avec un bâton à la main prêt à frapper celui qui allait désobéir. Et comme si ce n’était pas suffisant, il allait jeter en enfer les récalcitrants pour qu’ils soient torturés pour l’éternité. Cela faisait peur aux gens et ils se soumettaient non pas par amour, mais par la crainte d’un châtiment. C’est pour cela que l’enfer a toujours été perçu comme un lieu de punition.

Si on demandait aux gens pourquoi ils sont chrétiens, certains répondraient que c’est parce qu’ils ne veulent pas aller en enfer. Cette fausse doctrine de l’enfer tient captive des millions de personnes dans ce monde encore aujourd’hui. Et cela brouille notre vision d’un père aimant qu’est Dieu. Il est encore perçu comme celui qui est toujours prêt à punir. Alors que ce n’est pas du tout le cas. Dieu est un Dieu d’amour qui ne cherche qu’à bénir ses créatures.

En conclusion, l’analyse du concept de l’enfer à travers le prisme de l’Ancien Testament met en lumière une distinction cruciale entre la punition et les conséquences de nos choix. Contrairement à la fausse doctrine de l’enfer comme châtiment éternel perpétuée par certaines institutions religieuses, les Écritures soulignent plutôt les conséquences de nos actions, telles que présentées dans le récit de la Genèse avec Adam et Ève. Dieu a averti Adam des conséquences de sa désobéissance, non pas par une menace de punition, mais en lui exposant simplement les résultats de ses choix. Ainsi, la mort est présentée comme une conséquence naturelle de la désobéissance, plutôt que comme une punition divine éternelle. Cette compréhension remet en question la perception traditionnelle de l’enfer comme lieu de tourments incessants et souligne plutôt l’importance de vivre en accord avec les principes divins pour éviter les conséquences néfastes de nos actions. En fin de compte, cela invite à une vision plus nuancée de Dieu en tant que père aimant plutôt que juge punitif, libérant ainsi les individus de la crainte d’une punition éternelle pour les motiver à agir par amour et respect des commandements divins.

La suite avec la partie 4

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