La destinée finale des méchants sera-t-elle comme on nous l’a toujours enseigné ?
Introduction
Aujourd’hui, nous nous plongeons dans une question fascinante et souvent débattue : que devient une personne après la mort ? Plus précisément, nous nous interrogeons sur la destinée des non-croyants et la notion d’enfer. Est-il possible qu’ils soient condamnés à un tourment éternel ? Ou bien est-ce là une invention récente, loin de la vérité divine ?
La personne qui meurt se retrouve-t-elle en enfer directement ?
Voilà un autre question très intéressant. Parce que plusieurs personnes affirment que les non croyants qui meurent vont aller directement en enfer. Dieu aurait-il envoyé les pécheurs en enfer pendant des milliers d’années avant de révéler cet horrible fait ? Ou est-ce une invention des temps de la fin ?
Nous nous demandons comment Dieu aurait pu avertir Israël de manière précise et détaillé des épidémies, des sécheresses et d’autres châtiments sans dire un mot sur le pire châtiment de tous qui est l’enfer.
Le livre du Deutéronome, au chapitre 28, nous donne la liste des sanctions en cas de désobéissance à la loi de Moïse. Mais, où sont les avertissements du feu de l’enfer dans une vie future ? C’est tout de même non négligeable, pourquoi Dieu n’en parle-t-il pas ? Parce que dans toute cette liste, d’avertissements que Dieu a énumérés, le pire châtiment de tous, ne serait-il pas de se retrouver en enfer pour l’éternité en train de souffrir ? Si c’est le cas, pourquoi ne l’a-t-il pas mentionné ? Il me semble que les Hébreux auraient certainement pu prendre en considération cette sanction pour ne pas finir en enfer et ils en auraient parlé dans leurs écrits. Au lieu de cela, nous ne pouvons que constater un silence complet sur le sujet de souffrance éternelle dans un lieu appelé l’enfer.
Nous voyons, dans les Écritures, que pas même Abraham, Isaac ou Jacob ne parlent nullement d’un feu sans fin dans un lieu appelé l’enfer. De même, Moïse, Josué, les juges d’Israël et les psalmistes restent silencieux sur la question. Les prophètes d’Israël et de Juda, bien qu’ils parlent beaucoup de la colère de Dieu, n’ont, cependant, rien enseigné sur les tourments après la mort. Il y a seulement Jérémie qui mentionne « la vallée de Ben-Hinnom » : mais que veut-il bien dire par là ? :
C’est pourquoi, le temps vient – l’Éternel le déclare – où l’on ne dira plus : « le Topheth » (lieu pour brûler) ni « la vallée de Ben-Hinnom » (fils de lamentation), mais on l’appellera : « la vallée du Massacre », et faute de place, on enterrera les morts au Topheth. (lieu pour brûler)
Jérémie 7.32
N’importe quel dictionnaire biblique va identifier ce lieu comme étant la géhenne, un lieu de destruction, dont parle Jésus, qui nous est présenté dans le Nouveau Testament.
Voici un exemple de ce que dit le Dictionnaire Biblique Easton au sujet de la vallée de Ben-Hinnom :
« Un ravin profond et étroit séparant le mont Sion de la soi-disant « Colline du Conseil du Mal ». Il tire son nom de « quelques anciens héros, fils de Hinnom ». Il est mentionné pour la première fois dans Josué 15.8. C’était l’endroit où les Juifs idolâtres brûlaient vifs leurs enfants pour Moloch et Baal. Une partie particulière de la vallée était appelée Topheth, ou le « lieu pour brûler », où les enfants étaient brûlés. Après l’exil, pour montrer leur horreur de la localité, les Juifs firent de cette vallée le réceptacle des déchets de la ville, pour la destruction de laquelle un feu y était, comme on le suppose, constamment allumé. »
https://www.biblestudytools.com/dictionaries/eastons-bible-dictionary/hinnom.html
Ce que nous remarquons dans ce texte de Jérémie c’est que le prophète appelle cet endroit « la vallée du Massacre ». N’importe qui peut voir que le massacre est quelque chose de complètement différent d’une existence sans fin dans l’agonie dans un lieu de souffrance quelque part. Le massacre est un acte d’élimination complet et non pas une pratique de torture incessante.
Lorsqu’une personne se faisait fouetter, on ne disait pas qu’elle se faisait massacrer. Non, on disait plutôt, qu’elle se faisait torturer. Ainsi, lorsque nous parlons d’une situation de massacre, on parle toujours de mort et jamais de torture, en tous les cas, à ma connaissance.
Cependant, il y a Ésaïe qui mentionne des « brasiers éternels » dans sa prophétie. Encore-là, parle-t-il de l’enfer :
Les pécheurs dans Sion ont été terrifiés, ceux qui ne respectent pas Dieu se sont mis à trembler. Ils s’écrient : « Qui de nous peut rester en présence de ce feu qui consume ? Qui pourra séjourner auprès de brasiers éternels ? »
Ésaïe 33.14
Dans ce passage, Ésaïe n’affirme rien, mais il pose une question. Il dit: « Qui pourra séjourner auprès de brasiers éternels ? » Ce passage ne peut pas être utilisé pour valider l’idée d’un enfer comme lieu de tourment éternel. Souvenez-vous que le concept même de l’enfer n’apparait aucunement dans tout l’Ancien Testament. Ce que nous voyons ici, c’est qu’Ésaïe appelle ce jugement « ce feu qui consume ». Alors, un feu qui consume, n’est pas un feu qui torture indéfiniment. C’est plutôt un feu qui détruit.
Ce passage, à lui seul, contredit ce que de nombreux chrétiens enseignent sur l’enfer. Ceux-ci mentionnent que les pécheurs sont censés se tordre dans les flammes sans jamais être dévorés, et cela pour l’éternité.
Avec Moïse (Ex 3.2), le feu brûlait dans le buisson, et celui-ci ne se consumait pas. Ici, c’est parce que Dieu voulait attirer l’attention de Moïse. Il avait une mission à lui confier, celle de libérer son peuple de la main des Égyptiens. On ne peut pas prendre cet exemple pour l’appliquer à l’enfer.
Cependant, lorsqu’Élie fit descendre le feu du ciel sur l’autel (1 Ro 18.38), celui-ci le consuma entièrement. C’est une image forte que le feu de Dieu consume et non pas qu’il torture éternellement. Vous allez voir lorsque nous allons arriver dans le Nouveau Testament que c’est exactement la même chose qui est démontrée.
Occurrence du mot « enfer »
Les Bibles de langues françaises ne comportent pas le mot « enfer » dans l’Ancien Testament. Ce que nous retrouvons comme expression c’est le « séjour des morts » qui est la traduction du mot hébreu « she’owl ». Le séjour des morts comme nous le comprenons est le lieu où vont les personnes décédées dans l’attente du jugement ou du retour de Jésus pour les chrétiens. Comme nous l’avons vue, les âmes des personnes décédées sont endormies ou inconscientes de ce qui se passe et n’ont aucune interaction entre elles dans ce lieu ni avec Dieu. Jésus prend le terme endormi lorsqu’il parle de la mort de son ami Lazare (Jn 11.11) et de la fillette du responsable juif (Mt 9.24). Cela est tout de même significatif, parce que les deux sont réellement morts. Ce qui veut dire que leur âme s’est détachée de leur corps. Ce que ces pâssage semblent nous indiquer, par les paroles de Jésus, c’est que l’âme n’est pas morte, parce qu’elle n’a pas subi la seconde mort. Au contraire, elle est dans le séjour des morts dans l’attende de la résurrection, comme nous l’enseigne la Bible, parce que la seconde mort vient seulement après le jugement final.
Maintenant, le mot « enfer » apparait seulement dans le Nouveau Testament et cela dépend des versions. Dans la version du Semeur, que j’utilise, ce mot apparait 6 fois. (Mt 5.29-30; Mc 9.43, 45, 47; Lc 12.5) Tandis que dans la version Louis Second ce mot « enfer » n’apparaît pas du tout. C’est plutôt le mot géhenne qui est la traduction du mot grec hébreu « geenna » et celui-ci apparait 12 fois.
En premier lieu, ce mot « geenna » ou « géhenne » n’aurait jamais dû être traduit par « enfer ». Parce que leurs définitions sont complètement différentes. La géhenne, dont Jésus parle, était un endroit où brulait un feu continuel. C’était un feu qui consumait, qui détruisait. Tandis, que l’image de l’enfer, que l’on nous présente est un feu continuel qui ne consume pas, mais qui torture éternellement. Donc, on ne peut pas traduire le mot « géhenne » par le mot « enfer », ça ne fait aucun sens. C’est comme vouloir traduire le mot anglais bicycle par motocyclette ou airplane par autobus. Vous voyez bien que ça ne fait pas de sens. Et pourtant, c’est ce que les traducteurs ont fait en traduisant le mot « géhenne » par « enfer ». Ce sont deux concepts qui sont complètement différents.
La pensée dans l’Ancien Testament
Ce que nous voyons dans l’Ancien Testament c’est qu’à plusieurs reprises, les prophètes d’Israël mentionnent le feu en relation avec le jugement divin. Ils présentent toujours le feu comme un agent de destruction et non comme un tourment dans une vie future. Sophonie, par exemple, a dit :
Leur argent et leur or ne pourront les sauver au jour de la colère de l’Éternel, lorsqu’il consumera la terre tout entière par le feu de son amour bafoué. Car il provoquera, – et ce sera épouvantable – la destruction totale de tous ceux qui habitent sur la terre.
Sophonie 1.18
Sophonie parle bien de la destruction totale de tous ceux qui habitent sur la terre. Ce qui veut dire corps et âme. Malachie pour sa part va dire :
Car voici : le jour vient, ardent comme un brasier, où tous les arrogants et ceux qui font le mal seront comme du chaume. Ce jour-là, ils seront consumés par le feu, déclare l’Éternel, le Seigneur des armées célestes. Et il n’en restera ni rameaux ni racines.
Malachie 3.19
Malachie, comme vous venez de le voir, nous dit : « ils seront consumés par le feu » et que c’est ce que « déclare l’Éternel, le Seigneur des armées célestes ». Puis il ajoute pour confirmer la destruction qu’il « n’en restera ni rameaux ni racines. » Ce sera un feu qui consume complètement et non pas qui torture éternellement. Maintenant, précisons que consumé complètement ne signifie pas tourment éternel.
Puis, Malachie ajoute une autre chose contraire à la pensée de l’enfer et des tourments éternels en mentionnant ceci :
Vous piétinerez les méchants et ils seront comme de la cendre sous la plante de vos pieds, au jour où j’agirai, déclare l’Éternel, le Seigneur des armées célestes.
Malachie 3. 21
Malachie affirme que les méchants seront réduits en cendres par le feu de la destruction. On n’est pas du tout dans le même paradigme des tourments éternels de l’enfer.
Nous voyons bien, dans ces passages, que le feu de l’Éternel a détruit complètement. C’est cela la pensée de l’Ancien Testament concernant le jugement des méchants. Ils ne seront pas envoyés dans un lieu de tourments pour être torturés par le feu éternellement. Bien au contraire, ils vont être anéantis. Et comme nous allons le voir, dans la prochaine étude, c’est la même conception dans le Nouveau Testament. Le problème que nous rencontrons est que les traducteurs ont changé le sens des paroles de Jésus en utilisant le mot « enfer » plutôt que le mot « géhenne » comme il est écrit dans les manuscrits.
Les trois amis…
Il y a une histoire fascinante que nous retrouvons dans le livre de Daniel (Da 3.1-30) et qui va dans le même sens de ce que nous venons de discuter.
Alors que nous voyons trois personnes, Shadrak, Méshak et Abed-Nego. (Dn 3.12) Ceux-ci sont condamnées à brûler dans la fournaise ardente pour leur refus de se plier à l’ordre du roi. (Da 3.20) Bien sûr, cette fournaise avait été chauffée sept fois plus que d’habitude. (Da 3.19) La Bible nous dit que ceux qui les ont précipités ont été consumés par les flammes. (Da 3.22). Cette image du livre de Daniel nous révèle deux choses intéressantes.
La première, lorsque les croyants sont dans la fournaise de l’épreuve, ils sont protégés des flammes et le fils de Dieu marche avec eux. (Da 3.25) Nous voyons également que le feu du jugement de Dieu ne consumera pas les croyants fidèles à Dieu qui se tiennent debout dans la foi. Comme nous le dit :
Ensuite je vis un grand trône blanc et celui qui y était assis. Le ciel et la terre s’enfuirent loin de sa présence. Ils disparurent sans laisser de trace. 12 Je vis les morts, les grands et les petits, comparaissant devant le trône. Des livres furent ouverts. On ouvrit aussi un autre livre : le livre de vie. Les morts furent jugés, chacun d’après ses actes, suivant ce qui était inscrit dans ces livres. 13 La mer avait rendu ses naufragés, la mort et le royaume des morts avaient rendu ceux qu’ils détenaient. Et tous furent jugés, chacun conformément à ses actes. 14 Puis la mort et le séjour des morts furent précipités dans l’étang de feu. Cet étang de feu, c’est la seconde mort. 15 On y jeta aussi tous ceux dont le nom n’était pas inscrit dans le livre de vie.
Apocalypse 20.11-15
Comme nous le voyons dans ce passage, les croyants dont le nom est inscrit dans le livre de vie ne seront pas jetés dans cet étang de feu pour subir la seconde mort. Ils vont être protégés du feu de la destruction.
La seconde chose que nous découvrons. C’est un feu qui va consumer les méchants. Il ne va pas les torturer indéfiniment comme nous l’avons vu jusqu’à maintenant. Dans ce récit de Daniel, nous constatons que ceux qui ont jeté les Hébreux dans la fournaise n’ont pas été torturés, ils ont été complètement détruits. On ne les a plus jamais revus par après. Ils sont morts complètement détruits. C’est ce que la mort signifie, une destruction complète de l’âme.
Nous voyons bien dans ces passages que le feu de l’Éternel a détruit complètement. C’est cela la pensée de l’Ancien Testament concernant le jugement des méchants. Ils ne seront pas envoyés dans un lieu de tourments pour être torturés par le feu éternellement. Au contraire, ils, vont être complètement détruits.
Comme nous allons le voir, c’est la même conception dans le Nouveau Testament. Le problème c’est que les gens ont changé le sens des paroles de Jésus. Ils l’ont fait pour que leur conception à eux soit prédominante.
Conclusion
En conclusion, nous avons exploré divers passages bibliques et constaté que la conception traditionnelle de l’enfer, comme lieu de tourments éternels, trouve peu de support dans les Écritures jusqu’à maintenant. Au contraire, nous avons vu que le jugement divin est souvent dépeint comme une destruction complète des méchants, plutôt que comme un tourment sans fin. Je crois qu’il est temps de reconsidérer nos croyances à la lumière de la parole de Dieu et de rechercher une compréhension plus profonde et fidèle de la justice et de la miséricorde de Dieu.
Ma prière est que cette réflexion nourrisse notre foi et nous pousse à chercher la vérité avec humilité et ouverture d’esprit.
La suite dans la prochaine partie…
