Essek William Kenyon (1867-1948) : Instigateur de l’évangile de prospérité

Essek William Kenyon (1867-1948) était un pasteur, évangéliste et écrivain américain souvent cité comme l’un des précurseurs de la théologie du mouvement de la Parole de Foi (Word of Faith). Son influence est particulièrement visible dans les enseignements qui mettent l’accent sur le pouvoir des paroles, la confession positive et la guérison divine.

1. Biographie et ministère

• Né en 1867 aux États-Unis, Kenyon a grandi dans une famille chrétienne mais s’est éloigné de la foi dans sa jeunesse.

• Il s’est converti à l’âge de 17 ans et a ensuite étudié dans un séminaire méthodiste.

• Il a fondé le Bethel Bible Institute à Spencer, Massachusetts.

• Il a exercé un ministère d’évangélisation et d’enseignement à travers ses livres, ses prédications et son école biblique.

2. Ses enseignements clés

Kenyon enseignait une forme de christianisme qui mettait l’accent sur la confession de la foi, inspirée à la fois de la Bible et d’une influence plus controversée du “New Thought” (Nouvelle Pensée), un courant philosophique qui enseignait que les pensées et les paroles influencent directement la réalité.

a) La puissance des paroles et de la confession

Il enseignait que ce que nous confessons par nos lèvres détermine ce que nous vivons. Cela a influencé les prédicateurs du Mouvement de la Parole de Foi comme Kenneth Hagin, Kenneth Copeland et Benny Hinn.

Problème biblique : Ce concept va au-delà de la foi biblique et flirte avec la pensée magique. La Bible enseigne la puissance de la foi et de la prière, mais pas que nos paroles créent directement la réalité (Jacques 4.15).

b) La guérison divine garantie

Kenyon croyait que la guérison était garantie par l’œuvre expiatoire de Christ sur la croix (Ésaïe 53.5 : “par ses meurtrissures nous sommes guéris”).

• Il enseignait que tout chrétien devrait être guéri s’il applique correctement la foi.

Problème biblique : Dieu guérit, mais pas toujours de manière immédiate ou automatique. Paul lui-même avait une “écharde dans la chair” (2 Corinthiens 12.7-10). Également, Paul laissa Trophime, qui était malade à Milet. (2 Timothée 4.20). Finalement, il va dire à Timothée de prendre du vin plutôt que de l’eau à cause de ses maux d’estomac. (1 Timothée 5.23)

c) La prospérité spirituelle et matérielle

• Kenyon enseignait que la foi pouvait apporter le succès matériel et la prospérité.

• Cette idée a été reprise et amplifiée par le mouvement de l’évangile de prospérité.

Problème biblique : La Bible ne promet ni richesse ni succès terrestre aux chrétiens, mais plutôt des tribulations et la nécessité de chercher le Royaume avant tout (Matthieu 6.33, Jean 16.33)

3. Son influence et controverses

• Kenyon a influencé des figures majeures comme Kenneth Hagin, qui a popularisé la théologie de la Parole de Foi.

• Certains chercheurs pensent qu’il a mélangé la Bible avec la philosophie du “New Thought”, qui enseigne que les pensées positives créent la réalité.

• Ses enseignements ont contribué à des dérives dans le christianisme, notamment l’évangile de prospérité et des doctrines sur la confession positive qui ressemblent plus à de la psychologie motivationnelle qu’à l’Évangile biblique.

4. Conclusion : Kenyon et la fausse doctrine

Si Kenyon a prêché sur la foi et la puissance de Dieu, son message est problématique car il pousse à une vision déformée de la foi biblique. Son enseignement a ouvert la porte à des abus théologiques, notamment :

✅ La confusion entre foi et manipulation spirituelle.

✅ La fausse promesse que les chrétiens doivent être toujours en bonne santé et riches.

✅ L’idée que les paroles humaines ont un pouvoir créateur égal à celui de Dieu.

Son influence a contribué à des dérives modernes, comme celles de Joel Osteen, Kenneth Copeland et Benny Hinn, qui enseignent une version déformée du christianisme.

 À retenir : La vraie foi ne repose pas sur nos paroles ou nos désirs, mais sur la souveraineté et la volonté de Dieu.

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