Après la vision glorieuse des cent quarante-quatre mille rachetés debout sur la montagne de Sion, Jean voit trois anges envoyés par Dieu pour proclamer des messages solennels à toute la terre. Ces annonces marquent un tournant dans le livre de l’Apocalypse : le temps de la grâce touche à sa fin, et le jugement approche. Babylone, symbole du monde corrompu et rebelle à Dieu, est condamnée, tandis que les fidèles sont appelés à persévérer jusqu’à la victoire finale.
Ce passage nous enseigne que Dieu avertit toujours avant d’exécuter son jugement, que Babylone, image du système religieux, économique et moral opposé à Dieu, est vouée à la destruction, et que ceux qui persévèrent en Christ recevront une récompense éternelle.
Nous examinerons ce passage en trois volets :
- Le premier ange : l’annonce de l’Évangile éternel et du jugement imminent (v.6-7)
- Le deuxième ange : la proclamation de la chute de Babylone (v.8)
- Le troisième ange : l’avertissement contre la marque de la bête et l’appel à la persévérance (v.9-13)
Le premier ange : l’annonce de l’Évangile éternel et du jugement imminent
Ensuite je vis un autre ange volant au zénith. Il avait un Evangile éternel à annoncer à tous les habitants de la terre, à toute nation, toute tribu, toute langue et tout peuple. Il criait d’une voix forte : Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l’heure a sonné où il va rendre son jugement. Adorez donc celui qui a fait le ciel, la terre, la mer et les sources. (Apocalypse 14.6-7)
Jean décrit un ange volant au milieu du ciel, porteur d’un Évangile éternel à proclamer à tous les peuples, toutes les tribus et toutes les nations. Cette image souligne la portée universelle du message de Dieu : nul n’est exclu de l’appel au salut. Le vol rapide de l’ange exprime l’urgence du moment parce que le temps de la miséricorde touche à sa fin.
Cet Évangile éternel n’est pas un nouveau message. Il est celui qui résonne depuis le commencement : l’appel à se tourner vers Dieu, à craindre son nom, à lui rendre gloire et à l’adorer comme Créateur du ciel, de la terre et des sources d’eaux. Même à l’heure du jugement, Dieu continue d’offrir une dernière chance de repentance.
Mais l’annonce de cet ange contient aussi un avertissement : « l’heure a sonné où il va rendre son jugement » Ce n’est plus le temps de l’attente, mais celui de la décision. L’humanité doit choisir entre la crainte de Dieu et l’adoration de la bête. Là où le monde adore les puissances visibles, Dieu rappelle qu’il est le seul digne de gloire et d’adoration.
Ainsi, avant d’exécuter ses jugements, Dieu avertit toujours. Son désir n’est pas la perdition, mais la conversion. C’est une invitation à adorer le Créateur plutôt que la créature, à tourner le cœur vers Celui qui détient la vie.
Le deuxième ange : la proclamation de la chute de Babylone
Un second ange le suivit, disant : Elle est tombée, la grande Babylone est tombée, celle qui a fait boire à tous les peuples le vin de sa furieuse prostitution. (Apocalypse 14.8)
Cette proclamation, du deuxième ange, fait écho à Ésaïe 21.9, où la chute de Babylone antique symbolisait déjà la fin de l’arrogance humaine et des empires idolâtres. Dans l’Apocalypse, Babylone représente le système mondial : économique, politique et religieux corrompu fondé sur la rébellion contre Dieu. C’est la ville du luxe, de l’idolâtrie et de la séduction spirituelle, l’opposé de la Jérusalem céleste.
L’annonce de sa chute, exprimée au passé, montre la certitude du jugement divin. Ce que Dieu a décrété est déjà accompli. Le monde paraît puissant, mais son sort est scellé : tout système bâti sur le mensonge, la corruption et l’orgueil finira par s’effondrer.
Le « le vin de sa furieuse prostitution » évoque la séduction par laquelle Babylone enivre les nations : un mélange de plaisirs, de compromissions et d’illusions spirituelles. Mais ce vin devient aussi le symbole du jugement qui se prépare. Ce que le monde a bu avec joie deviendra pour lui une coupe d’amertume.
Ainsi, Dieu déclare la fin du système qui asservit l’humanité. Le croyant est invité à ne pas mettre sa confiance dans les structures du monde, mais dans le Royaume inébranlable de Dieu.
Le troisième ange : l’avertissement contre la marque de la bête et l’appel à la persévérance
Un troisième ange les suivit, proclamant d’une voix forte : Celui qui adore la bête et son image et qui accepte de recevoir sa marque sur le front et sur la main, devra aussi boire du vin de la fureur de Dieu. Ce vin lui sera versé pur dans la coupe de la colère divine, et il souffrira des tourments dans le feu et le soufre devant les saints anges et devant l’Agneau. La fumée de leur tourment s’élèvera à perpétuité. Quiconque adore la bête et son image, quiconque accepte la marque de son nom ne connaîtra aucun repos, ni de jour, ni de nuit. C’est là que les membres du peuple saint, ceux qui obéissent aux commandements de Dieu et vivent selon la foi en Jésus, doivent faire preuve d’endurance. Puis j’entendis une voix venant du ciel me dire : Ecris : Heureux, dès à présent, ceux qui meurent unis au Seigneur. Oui, dit l’Esprit, car ils se reposent de toute la peine qu’ils ont prise, et ils seront récompensés pour leurs œuvres. (Apocalypse 14.9-13)
Le troisième ange proclame le message le plus redoutable. Adorer la bête, c’est se soumettre au système du monde inspiré par Satan, et recevoir sa marque, c’est lui accorder sa loyauté complète. Ce geste symbolise une allégeance spirituelle : l’homme choisit son maître. Ceux qui acceptent cette marque rejettent Dieu définitivement et s’exposent à un jugement sans appel.
Le texte parle du « vin de la fureur de Dieu », un vin pur versé sans mélange, c’est-à-dire un jugement total, sans miséricorde. Contrairement au vin trompeur de Babylone, ce vin représente la justice divine qui s’abat sur ceux qui ont méprisé l’appel à la repentance.
Leur sort est décrit avec des mots forts : « il souffrira des tourments dans le feu et le soufre devant les saints anges et devant l’Agneau ». Cette image exprime la réalité terrible d’une séparation éternelle d’avec Dieu. Non pas un anéantissement, mais la conscience douloureuse d’avoir rejeté la vérité.
Mais au cœur de cette annonce, un message d’espérance éclaire la scène : « C’est là que les membres du peuple saint, ceux qui obéissent aux commandements de Dieu et vivent selon la foi en Jésus, doivent faire preuve d’endurance. » Les croyants, confrontés à la pression du monde et aux persécutions, sont appelés à demeurer fidèles à Dieu. Leur endurance est la preuve de leur foi authentique.
Et Jean ajoute : « Heureux, dès à présent, ceux qui meurent unis au Seigneur. Oui, dit l’Esprit, car ils se reposent de toute la peine qu’ils ont prise, et ils seront récompensés pour leurs œuvres. » Ces paroles résonnent comme une consolation divine. La mort des justes n’est pas une perte, mais un passage vers le repos éternel. Leurs œuvres de foi, d’amour et de fidélité témoignent pour eux devant Dieu.
Conclusion : un appel à choisir son camp
Ce passage d’Apocalypse 14.6-13 rappelle trois vérités essentielles :
- Dieu avertit avant de juger, offrant encore la possibilité de se tourner vers lui ;
- Babylone, symbole du monde rebelle, est déjà condamnée ;
- Les croyants doivent persévérer dans la foi, car leur récompense est certaine.
Deux chemins se dessinent : celui de la séduction du monde, menant à la chute et au jugement, et celui de la fidélité à Christ, menant à la vie éternelle.
La question demeure : vivons-nous comme des citoyens du royaume de Dieu ou comme des participants du système de Babylone ?
Dieu appelle chacun à choisir dès maintenant son allégeance. Ceux qui suivent l’Agneau seront préservés et partageront sa victoire. Ceux qui adorent la bête s’attachent à un monde condamné. La grâce de Dieu résonne encore aujourd’hui : c’est le temps de la décision, le moment de revenir à Celui qui règne pour toujours.
