Les deux témoins : le témoignage fidèle de l’Église au milieu de la tribulation (Apocalypse 11.1-14)

Au cœur d’Apocalypse 11, les deux témoins symbolisent l’Église fidèle qui proclame la vérité de Dieu au milieu d’un monde hostile. Leur ministère puissant, leur persécution, leur mort et leur résurrection montrent que, malgré l’opposition, Dieu garde toujours un témoignage vivant et que la victoire finale appartient à Christ.

Au cœur de l’Apocalypse, les deux témoins apparaissent comme des figures prophétiques puissantes, portant un message divin dans une période de grande hostilité. Ils exercent leur ministère au milieu des nations, sont persécutés, mis à mort, mais finalement ressuscités. Ce passage illustre la puissance du témoignage prophétique et la victoire finale de Dieu.

Il nous enseigne que Dieu se réserve toujours un témoignage fidèle, même au milieu de la tribulation. Il rappelle aussi que les jugements divins ne sont jamais séparés d’un appel à la repentance. Enfin, il démontre que la persécution des justes ne signifie pas leur défaite, mais annonce leur triomphe en Dieu.

La mesure du temple et la mission prophétique

Je reçus un roseau, une sorte de baguette d’arpenteur, avec cet ordre : Debout, prends les mesures du temple de Dieu, de l’autel et de ceux qui se prosternent là dans l’adoration. Mais laisse de côté le parvis extérieur du Temple, ne le mesure donc pas, car il a été abandonné aux peuples étrangers. Ils fouleront aux pieds la ville sainte pendant quarante-deux mois.

Apocalypse 11.1–2.

Mesurer le temple de Dieu signifie protéger et marquer comme saint ce qui appartient à Dieu. Ici, il ne s’agit pas d’un temple physique, mais d’une réalité spirituelle : le peuple fidèle de Dieu. Le parvis extérieur, quant à lui, représente ceux qui sont en dehors de cette réalité spirituelle. Pendant quarante-deux mois, soit trois ans et demi, les nations fouleront la ville sainte, illustrant une période de persécution intense.

Dieu connaît cependant ceux qui lui appartiennent et les garde spirituellement, même au cœur de la persécution. La question demeure : sommes-nous prêts à rester fermes dans la foi, même au prix du rejet du monde ?

Le ministère puissant des deux témoins

Je confierai à mes deux témoins la mission de prophétiser, habillés de vêtements de deuil, pendant mille deux cent soixante jours. Ces deux témoins sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la Terre. Si quelqu’un veut leur faire du mal, un feu jaillit de leur bouche et consume leurs ennemis. Oui, si quelqu’un veut leur faire du mal, c’est ainsi qu’il lui faudra mourir.  Ces deux témoins ont le pouvoir de fermer le ciel pour empêcher la pluie de tomber durant tout le temps où ils prophétiseront. Ils ont aussi le pouvoir de changer les eaux en sang et de frapper la terre de toutes sortes de plaies, aussi souvent qu’ils le voudront. 

Apocalypse 11.3–6.

Ces deux témoins sont décrits comme « les deux oliviers et les deux chandeliers », une référence à Zacharie 4.3, où deux figures sont remplies de l’Esprit pour accomplir l’œuvre de Dieu. Ils représentent l’Église fidèle qui proclame la vérité divine dans un monde corrompu. Le fait qu’ils soient revêtus de sacs est un signe de deuil, de repentance et d’humilité. Leur mission est d’appeler les hommes à se tourner vers Dieu.

Leur puissance prophétique est extraordinaire. Du feu sort de leur bouche, rappelant Élie qui appela le feu du ciel sur le mont Carmel (1 Rois 18). Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, comme Élie durant trois ans et demi (Jacques 5.17), et de transformer l’eau en sang ou de frapper la terre de plaies, comme Moïse en Égypte (Exode 7-12).

Ce passage montre que le témoignage de l’Église dans les derniers temps sera puissant, mais accompagné de persécutions. Les croyants sont appelés à être des témoins courageux, même au prix de leur vie.

Le martyre des témoins et leur résurrection glorieuse

Mais lorsqu’ils auront achevé de rendre leur témoignage, la bête qui monte de l’abîme combattra contre eux, elle les vaincra et les tuera. Leurs cadavres resteront exposés sur la place de la grande ville qui s’appelle symboliquement Sodome et Egypte, c’est la ville où leur Seigneur a été crucifié. Des gens de tout peuple, de toute tribu, de toute langue et de toute nation regarderont leurs cadavres pendant trois jours et demi et s’opposeront à leur ensevelissement. Tous les habitants de la terre seront dans la joie à cause de leur mort, ils s’en réjouiront et échangeront des cadeaux, car ces deux prophètes leur auront causé bien des tourments. Mais au bout de ces trois jours et demi, un esprit de vie venu de Dieu entra en eux, et ils se dressèrent sur leurs pieds. La terreur s’empara de tous les assistants. Une voix puissante venant du ciel cria aux deux témoins : « Montez ici ! » ; ils montèrent au ciel dans la nuée sous les regards de leurs ennemis.

Apocalypse 11.7–12.

Dieu ne permet pas que les témoins soient vaincus avant qu’ils aient achevé leur mission. Leur mort n’est pas une défaite, mais l’accomplissement de leur témoignage. Leurs cadavres sont exposés dans la grande ville, symboliquement appelée Sodome et Égypte, représentant un monde corrompu et hostile à Dieu. Le monde entier se réjouit de leur mort, signe de l’opposition radicale du monde à la vérité divine.

Mais après trois jours et demi, l’esprit de vie venu de Dieu entre en eux, et ils se relèvent. Leur résurrection symbolise la victoire finale du peuple de Dieu, comme Christ lui-même est ressuscité. Ils montent ensuite au ciel dans une nuée, rappelant l’ascension de Jésus, image de la glorification des fidèles.

Ce récit rappelle que même si l’Église subit la persécution et semble vaincue, Dieu lui donnera la victoire finale. Le témoignage fidèle conduit à la gloire lorsque Jésus reviendra au dernier jour.

Le second malheur et la transition vers le règne de Dieu

Au même instant se produisit un grand tremblement de terre qui fit s’effondrer la dixième partie de la ville et, dans ce tremblement de terre, sept mille personnes périrent. Les survivants furent saisis d’effroi, et rendirent hommage au Dieu du ciel. Le deuxième malheur est passé ; voici, le troisième malheur vient rapidement. 

 Apocalypse 11.13–14

Le tremblement de terre symbolise un bouleversement majeur, un jugement divin qui ébranle le monde. La mort de sept mille hommes représente un jugement sévère mais partiel, laissant encore place à la repentance. Certains, saisis de crainte, commencent à rendre gloire à Dieu, bien que cela ne signifie pas encore une conversion véritable.

Ce jugement annonce la venue imminente du septième ange et l’accomplissement du plan divin.

Conclusion

Apocalypse 11.1-14 nous enseigne trois choses :

  1. Dieu garde un témoignage fidèle au milieu de l’opposition du monde.
  2. Le ministère prophétique de l’Église sera puissant mais accompagné de persécution.
  3. La victoire appartient aux témoins de Christ, même après la mort.

Sommes-nous prêts à témoigner fidèlement, même dans un monde hostile ? Dieu nous appelle à être des témoins courageux jusqu’à la fin.

À l’Église qui est à Éphèse (Apocalypse 2.1-7)

La lettre adressée à l’Église d’Éphèse met en lumière l’importance primordiale de l’amour pour Christ, au-delà des bonnes œuvres et de la connaissance. Bien que l’Église ait fait preuve de solidité doctrinale et de persévérance, elle a abandonné son premier amour. Jésus appelle à la repentance et à raviver cette passion essentielle.

Introduction : Pourquoi cette lettre est-elle importante ?

L’Église d’Éphèse est la première des sept Églises à recevoir une lettre de la part du Seigneur Jésus dans Apocalypse 2 et 3. Il s’agissait d’une Église influente, fondée par l’apôtre Paul (voir Actes 19), dirigée un temps par Timothée (1 Timothée 1.3), et probablement aussi par l’apôtre Jean lui-même. Cette lettre nous enseigne une vérité fondamentale : l’amour pour Christ est plus important que les œuvres et la connaissance doctrinale. Jésus souligne à la fois les forces et les faiblesses de cette Église, et il l’appelle à la repentance et à retrouver son premier amour.

Ce message de Christ à l’Église d’Éphèse est un appel vibrant au réveil. Il ne s’adresse pas seulement à une communauté du passé, mais à toute Église — et à tout croyant — dont le feu intérieur s’est refroidi. Il nous rappelle que le réveil spirituel ne commence pas par de nouvelles œuvres… mais par un retour à l’amour.

L’identité de Christ (Apocalypse 2.1)

« À l’ange de l’Église qui est à Éphèse, écris : “Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite et qui marche au milieu des sept chandeliers d’or.” »

Jésus se présente comme celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite – une image de sa souveraineté sur les messagers ou responsables spirituels des Églises – et celui qui marche au milieu des sept chandeliers, c’est-à-dire au milieu des Églises elles-mêmes (cf. Apocalypse 1.20). Il est présent, actif, impliqué, et pleinement conscient de l’état spirituel de son peuple. Il n’est pas un Dieu lointain ou indifférent : il marche au milieu de son Église.

Cela nous rappelle que Christ connaît parfaitement son Église, ses œuvres, ses combats et ses intentions profondes.

Les éloges de Christ (Apocalypse 2.2-3)

« Je connais ta conduite, la peine que tu prends et ta persévérance. Je sais que tu ne peux pas supporter les méchants : tu as mis à l’épreuve ceux qui se prétendent apôtres et qui ne le sont pas, et tu as décelé qu’ils mentaient. Tu as de la persévérance, tu as souffert à cause de moi et tu ne t’es pas lassé. »

Jésus adresse plusieurs éloges à cette Église :

  • Son travail : un service fidèle, persévérant et actif.
  • Sa persévérance : elle a tenu bon face aux épreuves.
  • Son discernement doctrinal : elle a su identifier les faux apôtres et les rejeter.
  • Son intolérance face au mal : elle refuse les compromis avec le péché.
  • Sa résistance dans la souffrance : elle est restée fidèle malgré les persécutions.

Il s’agit d’une Église solide, bien fondée, engagée, orthodoxe. Mais cette apparence d’efficacité cache un problème plus profond que Jésus va révéler.

Une Église active n’est pas toujours une Église vivante. Le réveil ne se mesure pas d’abord à l’intensité des activités, mais à la profondeur de la passion pour Jésus. Travailler pour Dieu sans brûler d’amour pour Lui peut rapidement devenir un piège de l’activisme religieux.

Le reproche de Christ : l’amour perdu (Apocalypse 2.4)

« J’ai cependant un reproche à te faire : tu as abandonné l’amour que tu avais au début. »

Malgré sa fidélité doctrinale et son zèle dans l’œuvre, l’Église d’Éphèse a perdu son premier amour. L’amour fervent et passionné pour Jésus qui caractérisait ses débuts s’est affaibli. Elle a conservé la vérité, mais perdu la flamme. Elle est devenue correcte… mais froide.

Elle n’a pas abandonné la foi, ni la doctrine, mais la relation : le cœur n’est plus aussi vibrant. L’amour de Christ n’est plus la motivation première. C’est là une réalité dangereuse : une Église peut avoir une bonne théologie, mais perdre sa puissance spirituelle si elle perd l’amour.

Le véritable réveil commence ici : reconnaître que notre cœur s’est refroidi, que l’amour s’est étiolé dans les habitudes, et que le feu du début s’est éteint. Jésus ne reproche pas à Éphèse son orthodoxie, mais son cœur absent. Le réveil consiste à raviver ce cœur.

L’appel à la repentance (Apocalypse 2.5-6)

« Rappelle-toi d’où tu es tombé ! Change et reviens à ta conduite première ! Sinon, je viendrai à toi, et je déplacerai ton chandelier si tu ne changes pas. Voici pourtant une chose que tu as en ta faveur : tu détestes les œuvres des Nicolaïtes, tout comme moi. »

Jésus donne à l’Église trois étapes de restauration :

  1. Se souvenir : revenir à la conscience de ce qu’elle a perdu.
  2. Se repentir : changer de cœur et d’attitude.
  3. Revenir aux premières œuvres : retrouver la joie de servir Dieu par amour, et non par devoir.

Mais l’avertissement est sérieux : si l’Église ne se repent pas, elle perdra son chandelier, c’est-à-dire sa lumière et son impact spirituel dans le monde. Une Église sans amour pour Christ peut continuer à exister… mais sans puissance, sans témoignage, sans vie.

Toutefois, Jésus reconnaît encore un point positif : elle rejette les œuvres des Nicolaïtes, un groupe hérétique qui semble avoir promu le compromis moral et doctrinal. Cela montre que malgré la perte d’amour, cette Église conserve une vigilance théologique – ce qui est précieux, mais insuffisant.

Le déplacement du chandelier est l’une des images les plus solennelles du Nouveau Testament. Elle nous rappelle que sans amour, il n’y a plus de lumière, plus de puissance, plus de témoignage vivant. Le réveil spirituel n’est pas une option, mais une question de survie pour l’Église. Jésus ne cherche pas une Église brillante, mais une Église brûlante.

La promesse de Christ : l’arbre de vie (Apocalypse 2.7)

« Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Églises. Au vainqueur, je donnerai à manger du fruit de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu. »

Jésus termine cette lettre par une promesse pour les vainqueurs. Ceux qui entendent l’appel, qui se repentent, qui ravivent leur amour pour Christ, auront accès à l’arbre de vie, ce symbole de la vie éternelle et de la pleine communion avec Dieu.

Cet arbre, présent dans le jardin d’Éden (Genèse 2.9), réapparaît à la fin de l’Apocalypse (22.2), montrant que le but du salut est la restauration de la relation entre Dieu et l’homme.

Ce message est adressé à toutes les Églises : « Que celui qui a des oreilles écoute… ». Ce n’est pas une option, mais un appel universel à entendre et obéir à la voix de l’Esprit.

Cette promesse nous montre que le retour à l’amour n’est pas une perte, mais un chemin vers la vie. Le réveil ne prive pas, il restaure. Il ramène les croyants à la source de la vraie joie, à l’intimité avec Dieu, à la fraîcheur de la vie éternelle vécue dès maintenant.

Conclusion : Que devons-nous retenir ?

L’Église d’Éphèse avait de grandes qualités : elle travaillait, elle persévérait, elle discernait… mais elle avait perdu ce qui comptait le plus : l’amour. Et sans l’amour, tout devient vide, mécanique, stérile. Ce message nous concerne aujourd’hui plus que jamais.

Voici ce que nous devons retenir :

  • Travaillons pour Dieu, oui, mais ne perdons jamais la relation avec Lui.
  • Gardons la doctrine, mais avec un cœur brûlant d’amour.
  • Repentons-nous rapidement si notre amour faiblit.
  • Recherchons la présence de Jésus, non pas uniquement son approbation.

Question pour la réflexion :
Notre relation avec Dieu est-elle encore marquée par un amour sincère, ou est-elle devenue une simple routine religieuse ?

Le message à Éphèse est un message de réveil pour notre génération. Il ne nous suffit pas d’être fidèles aux bonnes doctrines ou aux bonnes œuvres si le feu de notre amour pour Jésus ne brûle plus. Le plus grand danger pour une Église n’est pas l’erreur… mais la tiédeur. Christ veut ranimer notre flamme.

Christ nous appelle aujourd’hui à retrouver notre premier amour !