Avec la sixième trompette, nous entrons dans l’un des jugements les plus terrifiants du livre de l’Apocalypse. Alors que la cinquième trompette montrait des démons tourmentant les hommes sans les tuer (Apocalypse 9.1-12), cette fois-ci, un massacre gigantesque est annoncé : un tiers de l’humanité est frappé par une armée démoniaque. Ce passage nous enseigne que Dieu libère des jugements progressifs pour pousser l’humanité à la repentance, qui malgré des avertissements extrêmes l’endurcissement persiste, et que derrière cette armée se cache une réalité spirituelle invisible mais bien réelle.
1. L’ordre donné par Dieu et la libération des quatre anges
Le sixième ange sonna de la trompette. J’entendis alors une voix sortant des quatre cornes de l’autel d’or qui se trouve devant Dieu. Elle disait au sixième ange qui tenait la trompette : Libère les quatre anges qui sont enchaînés au bord du grand fleuve, l’Euphrate. On délia donc les quatre anges tenus prêts pour cette heure, ce jour, ce mois et cette année, afin qu’ils exterminent le tiers de l’humanité.
Apocalypse 9.13–15.
Jean entend une voix venant de l’autel d’or, symbole des prières des saints (Apocalypse 8.3-5). Les jugements sont donc aussi une réponse aux supplications des croyants qui demandent justice. L’ordre est donné de délier quatre anges liés sur le grand fleuve Euphrate. Ce détail montre qu’il s’agit d’anges déchus, car ceux de Dieu ne sont jamais liés (2 Pierre 2.4).
L’Euphrate est riche de sens biblique. Il marquait la frontière de la Terre promise (Genèse 15.18), fut le lieu de Babylone et la voie d’envahisseurs redoutables contre Israël. Il devient ici le point de départ d’un jugement destructeur. Ces anges sont relâchés « pour l’heure, le jour, le mois et l’année », ce qui montre que Dieu contrôle le temps exact de leurs actions. Leur mission est terrible : tuer le tiers des hommes.
2. L’armée innombrable et son pouvoir destructeur
Ils étaient deux cents millions de cavaliers combattants. C’était leur nombre, tel que je l’entendis. Voici comment, dans ma vision, je vis les chevaux et leurs cavaliers : ils portaient des cuirasses rouge feu, bleu turquoise et jaune soufre ; les têtes des chevaux rappelaient celles des lions et leur gueule crachait du feu, de la fumée et du soufre.
Apocalypse 9.16–17.
Jean décrit une armée gigantesque de deux cents millions de cavaliers. Un tel nombre dépasse de loin les réalités humaines et renvoie à une force spirituelle d’origine démoniaque. Les chevaux qu’il voit ont des têtes de lions et de leurs bouches sortent feu, fumée et soufre. Ces images expriment un pouvoir destructeur implacable, rappelant les jugements de Sodome et Gomorrhe (Genèse 19.24). Nous ne sommes pas face à une armée terrestre, mais à une puissance infernale envoyée comme instrument de châtiment.
3. Les ravages causés par cette armée
Par ces trois fléaux qui sortaient de leur gueule : le feu, la fumée et le soufre, le tiers de l’humanité fut exterminé. Car le pouvoir des chevaux se trouvait dans leur gueule et dans leur queue. En effet, leurs queues ressemblaient à des serpents, elles étaient pourvues de têtes qui leur servaient à nuire.
Apocalypse 9.18–19.
Un tiers de l’humanité est détruit par ces trois fléaux. Le jugement reste cependant partiel. Dieu laisse un temps pour la repentance. Jean précise que le pouvoir des chevaux est à la fois dans leur bouche et dans leurs queues, ce qui peut symboliser la puissance des doctrines mensongères et trompeuses qui séduisent puis détruisent. L’ennemi attaque souvent par la séduction avant de provoquer la ruine.
4. L’endurcissement des hommes malgré les jugements (Apocalypse 9.20-21)
Mais le reste des hommes qui avaient survécu à ces fléaux, ne renoncèrent pas aux œuvres de leurs mains ; ils ne cessèrent pas d’adorer les démons ainsi que les idoles d’or, d’argent, de bronze, de pierre et de bois, bien qu’elles soient incapables de voir, d’entendre et de bouger. Ils ne renoncèrent pas à leurs meurtres, à leurs pratiques magiques, à leur immoralité et à leur malhonnêteté.
Apocalypse 9.20–21.
Malgré l’horreur de ces événements, l’humanité refuse de se repentir. Comme Pharaon qui endurcissait son cœur malgré les plaies d’Égypte. Les survivants persistent dans leur rébellion.
Jean énumère leurs péchés : l’adoration des démons et des idoles, la violence et les meurtres, la sorcellerie et les manipulations occultes, l’immoralité sexuelle et les vols.
Les jugements ne suffisent pas à changer un cœur endurci. Seule une véritable rencontre avec Christ peut transformer l’homme et le conduire à la repentance.
Conclusion
La sixième trompette nous offre une vision effrayante : forces démoniaques, massacre planétaire, endurcissement spirituel. Mais ce passage nous rappelle que Dieu garde le contrôle absolu, que ses jugements suivent un plan précis, et qu’ils sont avant tout des appels pressants à se tourner vers Jésus-Christ, le seul Sauveur et protecteur.
