Depuis quelque temps, le gouvernement du Canada étudie le projet de loi C-9, une mesure qui modifie de manière importante plusieurs aspects du droit pénal en ce qui concerne la haine, l’incitation à la haine et les discours jugés discriminatoires. Ce projet de loi soulève de sérieuses questions pour les chrétiens, particulièrement pour ceux qui affirment publiquement la foi biblique.
Ce texte n’est pas politique. Il est pastoral. Il vise à éclairer la communauté chrétienne afin que chacun puisse comprendre ce que représente ce projet de loi et pourquoi il nous appelle à la prière, à la prudence, à la persévérance et surtout à la fidélité.
1. Que propose le projet de loi C-9 ?
Sans entrer dans des détails juridiques complexes, voici les éléments essentiels que les croyants doivent connaître.
A. Une expansion importante de la définition de la « haine »
Le projet de loi élargit les catégories de discours susceptibles d’être considérés comme :
- incitation à la haine,
- promotion de la haine,
- propos discriminatoires pouvant entraîner une plainte civile ou pénale,
- contenus en ligne pouvant être censurés ou retirés rapidement.
La définition de la « haine » devient moins précise, ce qui augmente le risque que des propos religieux traditionnels soient interprétés comme offensants ou discriminatoires.
B. Des sanctions plus rapides et plus sévères
Le projet introduit :
- la possibilité de restrictions judiciaires même sans condamnation,
- des amendes plus lourdes,
- des mesures préventives imposées à des personnes soupçonnées d’inciter à la haine,
- un élargissement des possibilités de surveillance en ligne.
C. Une portée très large sur le discours public
Les propos visés peuvent être :
- une prédication,
- un article de blogue,
- un message sur Facebook,
- une vidéo YouTube,
- un témoignage public,
- un livre ou une publication théologique.
Le projet de loi C-9 étend la portée à tout discours accessible au public, même informel.
2. Pourquoi ce projet de loi concerne directement les croyants ?
Ce projet ne vise pas explicitement les chrétiens. Mais son application peut toucher toute personne qui exprime une conviction morale, doctrinale ou biblique, surtout lorsqu’elle diffère de la culture dominante.
A. Les enseignements bibliques peuvent être perçus comme offensants
Des thèmes centraux de la foi chrétienne comme :
- le péché,
- la repentance,
- la sainteté,
- l’appel à une vie transformée,
- la distinction entre les voies de Dieu et celles du monde,
peuvent malheureusement être perçus comme discriminatoires par certains groupes.
Avec une définition large de la « haine », une simple affirmation de la vérité biblique pourrait être interprétée comme un discours intolérant.
B. Les pasteurs, enseignants, évangélistes et créateurs de contenu deviennent plus exposés
Ceux qui :
- prêchent,
- écrivent,
- enseignent,
- publient en ligne,
- évangélisent dans la rue,
sont particulièrement concernés, car leur parole est publique et facilement accessible.
C. Les contenus en ligne pourraient être supprimés plus rapidement
Les grandes plateformes pourraient choisir d’appliquer la loi de façon préventive, supprimant :
- messages bibliques controversés,
- prédications,
- articles,
- commentaires,
- textes théologiques.
D. Une culture où la foi chrétienne devient socialement suspecte
Le risque n’est pas seulement légal.
Il est culturel.
Le projet de loi renforce l’idée que tout discours moral ou religieux affirmé représente une menace potentielle pour la paix sociale.
Dans ce climat, même un message biblique prononcé avec amour peut être mal compris.
3. Quelles sont les conséquences probables pour l’Église ?
A. Une pression accrue pour « adoucir » ou « moderniser » le message
Certains croyants pourraient être tentés de :
- taire des vérités bibliques fondamentales,
- éviter des sujets sensibles,
- prêcher un message édulcoré pour « éviter les problèmes ».
Mais l’Église n’a jamais été appelée à se conformer à la culture.
B. Une augmentation possible des plaintes contre les Églises
Une prédication authentique pourrait être jugée offensante par quelqu’un :
- à l’intérieur de l’Église,
- lors d’un événement rendu public,
- ou via une diffusion en ligne.
Même sans condamnation, l’enquête elle-même pourrait causer du stress, des frais et des pressions.
C. Une autocensure progressive parmi les croyants
Face à l’incertitude juridique, plusieurs pourraient hésiter à :
- témoigner,
- évangéliser,
- expliquer l’Évangile clairement,
- défendre la vérité.
Cela risque d’affaiblir le témoignage chrétien dans la société.
4. Comment les croyants doivent-ils réagir ?
A. Ne pas céder à la peur
Le Seigneur n’a jamais promis un chemin sans opposition.
Dans le monde, vous aurez à souffrir bien des afflictions. Mais courage ! Moi, j’ai vaincu le monde.
Jean 16.33
Il a promis que le Saint-Esprit serait avec nous.
Mettez-vous en garde contre les hommes; car ils vous livreront aux tribunaux […] vous serez menés, à cause de moi, devant des gouverneurs et devant des rois, pour servir de témoignage à eux et aux païens. Mais, quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz: ce que vous aurez à dire vous sera donné à l’heure même; car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.
Matthieu 10.17–21 LSG
B. Proclamer la vérité, mais avec amour et douceur
L’autorité spirituelle ne se manifeste jamais par l’agressivité.
Elle se manifeste par :
- la fidélité,
- la clarté,
- la douceur,
- l’intégrité.
C. Prier pour le pays et ses dirigeants
Que l’on prie pour les rois et pour tous ceux qui sont au pouvoir, afin que nous puissions mener, à l’abri de toute violence et dans la paix, une vie qui exprime, dans tous ses aspects, notre piété et qui commande le respect.
1 Timothée 2.2
Nous ne sommes pas appelés à la colère, mais à l’intercession.
D. S’équiper bibliquement
L’Église doit s’ancrer profondément dans :
- la Parole,
- la doctrine saine,
- la prière,
- la communion fraternelle.
Une Église qui connaît la vérité n’a pas peur de la dire.
E. Rester unis
Dans des temps où la pression augmente, la division est l’alliée du diable.
L’unité est notre force.
Conclusion : un appel à la fidélité
Le projet de loi C-9 représente un tournant pour la liberté d’expression au Canada.
Il ne doit pas nous faire peur, mais il doit nous réveiller.
Dieu n’a pas besoin d’un climat favorable pour agir.
L’Église primitive a grandi dans un contexte hostile, parfois dangereux, et pourtant elle a changé le monde.
Aujourd’hui encore, Dieu cherche des croyants :
- courageux,
- fidèles,
- enracinés dans l’Évangile,
- remplis d’amour,
- déterminés à annoncer la vérité,
- malgré l’opposition.
Parce que l’Évangile n’est pas une opinion : c’est la puissance de Dieu pour sauver.
Tranquillement, mais sûrement, nous voyons l’étau se resserrer sur nous. Il ne faut pas paniquer. Le Seigneur a promis qu’il serait avec nous et qu’il ne nous abandonnerait pas.
Confrontés à de tels défis, il nous faut garder les yeux fixés sur le Seigneur Jésus et ne pas laisser nos sentiments prendre le dessus.
La foi, la fidélité, la persévérance et la confiance sont nos armes de combat. Le Seigneur ne nous a jamais dit que nous aurions la vie facile, mais il nous a toujours promis qu’il serait avec nous tous les jours, et cela jusqu’à la fin du monde. Il ne nous abandonnera jamais.
N’attendons pas un enlèvement précoce pour nous éviter les souffrances ; ce n’est pas ce que la Bible enseigne. Attendons-nous à la protection du Seigneur au milieu du feu, et croyons qu’il nous délivrera au dernier jour lorsqu’il apparaîtra dans le ciel. C’est là que nous devons placer notre foi et notre confiance. Le Seigneur revient pour nous délivrer, mais d’ici là, armons-nous de courage, de persévérance et de ténacité pour affronter ce qui est devant nous.
