Judéo-chrétienté, Église et peuple de Dieu

Le terme « judéo-chrétien », absent de la Bible, engendre confusion entre héritages et identités spirituelles. La nouvelle alliance, centrée sur Christ, unifie le peuple de Dieu, transcendant origines ethniques. L’Église, constituée de croyants en Jésus, représente ce peuple, tandis que l’identité juive contemporaine relève d’une réalité géopolitique, non d’une alliance salvatrice.

Rétablir une compréhension biblique à la lumière de la nouvelle alliance

Le terme judéo-chrétien est aujourd’hui largement utilisé pour désigner un héritage commun, des valeurs partagées ou une identité civilisationnelle. Ce langage s’est peu à peu glissé dans certains discours ecclésiaux, au point de créer une confusion profonde entre héritage biblique, réalité géopolitique et révélation spirituelle. Or, lorsque ces notions ne sont plus clairement distinguées, c’est l’identité même de l’Église qui se trouve affaiblie.

Il est donc impératif de revenir aux Écritures, non pour nourrir un débat idéologique, mais pour rétablir ce que Dieu a clairement révélé concernant son peuple.

Un terme absent de la révélation biblique

Le mot judéo-chrétien n’existe pas dans la Bible. Ni l’Ancien Testament ni le Nouveau Testament ne parlent d’un peuple spirituel commun reposant sur une double identité religieuse. Les Écritures distinguent d’abord Israël et les nations, puis annoncent la création d’un peuple nouveau en Christ.

L’apôtre Paul écrit :

« Car je n’ai pas honte de l’Évangile : c’est la puissance de Dieu par laquelle il sauve tous ceux qui croient, les Juifs en premier lieu et aussi les non-Juifs. » (Romains 1.16, version Bible du Semeur)

Ce verset est souvent mal compris. Paul ne parle pas de deux peuples distincts maintenus côte à côte, mais d’un même salut offert à tous par la foi. La priorité historique donnée au peuple juif n’implique jamais une priorité spirituelle permanente indépendante de Christ. Pour appartenir au peuple de Dieu, il faut croire en Jésus et à son œuvre expiatrice de la croix. Il n’y a pas deux peuples de Dieu comme nous l’explique clairement l’apôtre Paul avec l’illustration de l’olivier cultivé et des branches de l’olivier sauvage greffées sur l’olivier cultivé.

Il est écrit :

« Ainsi en est-il d’Israël : quelques branches ont été coupées. Et toi qui, par ton origine païenne, étais comme un rameau d’olivier sauvage, tu as été greffé parmi les branches restantes, et voici que tu as part avec elles à la sève qui monte de la racine de l’olivier cultivé. Ne te mets pas, pour autant, à te vanter aux dépens des branches coupées. Et si tu es tenté par un tel orgueil, souviens-toi que ce n’est pas toi qui portes la racine, c’est elle qui te porte ! » (Romains 11.17–18, version Bible du Semeur)

Et ensuite :

« En ce qui concerne les Israélites, s’ils ne demeurent pas dans leur incrédulité, ils seront regreffés. Car Dieu a le pouvoir de les greffer de nouveau. 24 En effet, toi, tu as été coupé de l’olivier sauvage auquel tu appartenais par ta nature, pour être greffé, contrairement à ta nature, sur l’olivier cultivé : à combien plus forte raison les branches qui proviennent de cet olivier seront-elles greffées sur lui ! » (Romains 11.23–24, version Bible du Semeur)

Ces textes montre clairement un seul olivier, une seule racine, et des branches greffées. C’est une image forte de l’unité du peuple de Dieu en Christ. Le langage de la Bible ne soutient donc pas l’idée d’un peuple judéo-chrétient spirituel. Il annonce au contraire une transformation radicale de l’identité du peuple de Dieu.

Une rupture décisive : la personne et l’œuvre de Jésus-Christ

La ligne de séparation entre judaïsme et christianisme n’est ni culturelle ni secondaire. Elle est christologique. Tout se joue autour de la reconnaissance de Jésus comme Messie, Seigneur et Fils de Dieu.

Jésus lui-même déclare :

« Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne va au Père sans passer par moi. » (Jean 14.6 version Louis Second)

Ainsi, le Nouveau Testament ne laisse aucune place à une alliance parallèle ou alternative. Refuser le Fils, c’est refuser la révélation du Père :

« Tout homme qui nie que Jésus est le Fils de Dieu ne connaît pas non plus le Père. Celui qui reconnaît que Jésus est le Fils de Dieu connaît aussi le Père. » (1 Jean 2.23, version Bible du Semeur)

Tout homme inclus aussi les juifs. Et si l’un d’eux nient le fils, bien ils ne connaissent pas le Père. Ça ne peut pas être plus explicite que cela.

Les apôtres ont proclamé cette vérité avec courage, même lorsqu’elle entrait en conflit direct avec le judaïsme religieux de leur temps (Actes 4.12). La foi chrétienne n’est donc pas une branche du judaïsme, mais l’accomplissement de ce vers quoi l’Ancien Testament pointait.

Qui est le peuple de Dieu selon le Nouveau Testament ?

Le Nouveau Testament opère un renversement fondamental. Le peuple de Dieu n’est plus défini par la généalogie, la terre ou la Loi mosaïque, mais par l’union avec Christ. Paul l’exprime avec une clarté sans équivoque :

« Car ce ne sont pas tous ceux qui descendent du patriarche Israël qui constituent Israël ; et ceux qui descendent d’Abraham ne sont pas tous ses enfants. » (Romains 9.6-7, version Bible du Semeur)

Cette affirmation ne nie pas l’existence du peuple juif, mais elle nie qu’une appartenance ethnique suffise à définir le peuple de Dieu. La véritable filiation est désormais spirituelle et christocentrique.

Encore plus explicitement :

« Il n’y a plus ni Juifs ni non-Juifs, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme. Unis à Jésus-Christ, vous êtes tous un. Si vous lui appartenez, vous êtes la descendance d’Abraham et donc, aussi, les héritiers des biens que Dieu a promis à Abraham. »(Galates 3.28-29, version Bible du Semeur)

L’Église est donc, selon la Parole de Dieu, le peuple de la nouvelle alliance, composé de croyants issus du judaïsme et des nations, unis dans un même corps :

« Il a, en effet, instauré l’unité entre les Juifs et les non-Juifs et abattu le mur qui les séparait : en livrant son corps à la mort » (Éphésiens 2.14, version Bible du Semeur)

Le peuple juif aujourd’hui : une réalité géopolitique, non une identité salvatrice

Il est crucial d’aborder ce point avec précision et respect. Le peuple juif contemporain existe bel et bien en tant que réalité historique, culturelle et géopolitique. L’État d’Israël est une entité politique moderne (1948). Mais aucune de ces réalités n’équivaut à une alliance salvatrice automatique.

Le Nouveau Testament ne reconnaît jamais un statut spirituel particulier fondé sur la nation ou le territoire après la venue de Christ. Jésus n’a jamais appelé ses disciples à attendre une restauration nationale, mais à proclamer l’Évangile à toutes les nations (Matthieu 28.19).

Paul précise encore :

« Car ce n’est pas ce qui est visible qui fait le Juif, ni la marque visible dans la chair […] mais ce qui fait le Juif c’est ce qui est intérieur, et la vraie circoncision est celle que l’Esprit opère dans le cœur et non celle que l’on pratique en obéissant à la lettre de la Loi. Tel est le Juif qui reçoit sa louange, non des hommes, mais de Dieu. » (Romains 2.28-29, version Bible du Semeur)

Ainsi, le peuple juif actuel, en dehors de la foi en Christ, relève d’une réalité terrestre et politique, non d’une identité d’alliance telle que définie dans la nouvelle alliance.

L’Église : le seul peuple de Dieu reconnu dans la nouvelle alliance

L’Église n’est ni une parenthèse ni un plan secondaire. Elle est le peuple que Dieu s’est acquis par le sang de son Fils. Je sais que cela peut choquer, toutefois, la vérité de la Parole de Dieu doit prédominer sur les traditions, les fables et les fausses doctrines. Pierre en s’adressant à une communauté chrétienne l’affirme en reprenant un langage autrefois réservé à Israël :

« Mais vous, vous êtes un peuple élu, une communauté de rois-prêtres, une nation sainte, un peuple que Dieu a pris pour sien, pour que vous célébriez bien haut les œuvres merveilleuses de celui qui vous a appelés à passer des ténèbres à son admirable lumière. Car vous qui autrefois n’étiez pas son peuple, vous êtes maintenant le peuple de Dieu. Vous qui n’aviez pas obtenu compassion, vous avez désormais obtenu compassion. » (1 Pierre 2.9, version Bible du Semeur)

Ça ne peut pas être plus claire parce que ces paroles ne s’adressent pas à une nation ethnique, mais à l’Église composée de croyants nés de nouveau. Le peuple de Dieu n’est plus défini par la chair, mais par l’Esprit (Romains 8.9).

Alerte discernement – Ne pas confondre géopolitique et révélation divine

Dans un monde troublé, les événements géopolitiques suscitent des réactions émotionnelles et des lectures prophétiques rapides. Mais la Bible ne demande jamais à l’Église de fonder sa théologie sur l’actualité internationale.

Confondre le peuple de Dieu avec une nation moderne, c’est revenir en arrière, ignorer la croix et affaiblir la portée universelle de l’Évangile. Paul avertit :

« Veillez à ce que personne ne vous prenne au piège de la recherche d’une « sagesse » qui n’est que tromperie et illusion, qui se fonde sur des traditions tout humaines, sur les principes élémentaires qui régissent la vie des gens de ce monde, mais non sur Christ. » (Colossiens 2.8, version Bible du Semeur)

Et encore :

« Tout cela n’était que l’ombre des choses à venir : la réalité est en Christ. Ne vous laissez pas condamner par ces gens qui prennent plaisir à s’humilier et à s’adonner à un « culte des anges ». Ils se livrent à leurs visions, ils s’enflent d’orgueil sans raison, poussés par leurs pensées tout humaines. Ils ne s’attachent pas à Christ, qui est le chef, la tête. » (Colossiens 2.17-19, version Bible du Semeur)

Chaque fois que nous constatons que des politiciens approuvent un peuple ou participent à une fête, cela n’augure rien de bon. Il existe aujourd’hui un mouvement juif qui fait la promotion du peuple juif auprès des autres gouvernements, et en particulier auprès du gouvernement américain. Une forte pression est exercée pour faire reconnaître le peuple juif comme le peuple de Dieu, et cela sous le couvert de la lutte contre l’antisémitisme. Des lois sont sur le point d’être votées afin de traquer tout ce qui ressemble à de l’antisémitisme. Bientôt, il ne sera plus possible de dire ce que la Bible déclare sans risquer d’être emprisonné.

Tant que nous pouvons encore le dire, affirmons-le : l’Église est le peuple de Dieu. Non par héritage. Non par la géographie, mais par la foi en Jésus-Christ seul. C’est là que se trouvent la vérité, la lumière et l’espérance.