Les arguments bibliques montrant les limites d’une interprétation littérale des deux témoins d’Apocalypse 11

Le passage d’Apocalypse 11 sur les deux témoins est souvent mal interprété littéralement comme des personnages historiques. Cependant, il représente symboliquement la mission prophétique de l’Église, soulignant sa fidélité et sa souffrance face à la persécution. L’Apocalypse, langage de symboles, appelle à une persévérance dans la foi jusqu’au retour du Christ.

Depuis des générations, le passage d’Apocalypse 11 sur les deux témoins suscite la curiosité des lecteurs. Beaucoup ont cherché à identifier ces personnages : certains y voient Moïse et Élie, d’autres Énoch et Élie, d’autres encore deux prophètes qui apparaîtraient à la fin des temps. Cette approche littérale repose sur l’idée que ces témoins seraient deux hommes réels accomplissant des prodiges spectaculaires à Jérusalem avant le retour du Seigneur.

Cependant, une telle lecture se heurte à la nature même du livre de l’Apocalypse, à son langage symbolique et à son objectif spirituel. Ce livre n’a pas été écrit pour exciter la curiosité ou nourrir la spéculation, mais pour révéler des réalités célestes à travers des images inspirées, et fortifier la foi de l’Église dans les temps de persécution.

Les deux témoins représentent beaucoup plus qu’une apparition miraculeuse. Ils figurent la mission prophétique du peuple de Dieu, appelé à témoigner de la vérité dans un monde hostile, à souffrir pour sa fidélité et à triompher avec Christ dans la gloire. Voici les principaux arguments bibliques qui s’opposent à une interprétation littérale de ces deux témoins.

1. Le contexte du livre interdit une lecture littérale

Le tout premier verset de l’Apocalypse précise que Dieu a révélé ces choses à Jean « par des signes » (Apocalypse 1.1). Le terme grec sēmainō signifie « communiquer par symboles ». Autrement dit, le livre annonce dès le départ qu’il utilise un langage figuré, où chaque image correspond à une réalité spirituelle. Prendre soudainement deux personnages comme des êtres humains littéraux rompt cette cohérence symbolique.

2. Le temple mesuré au verset 1 est spirituel, non matériel

Au moment où Jean écrit, le temple de Jérusalem est déjà détruit (70 ap. J.-C.). Pourtant, il reçoit l’ordre de le mesurer. Cela indique que le temple représente le peuple de Dieu, comme ailleurs dans le Nouveau Testament (1 Corinthiens 3.16 ; Éphésiens 2.21-22). Si le temple est spirituel, les deux témoins, qui y exercent leur ministère, doivent eux aussi être compris spirituellement et non pas comme deux individus physiques.

3. Les « deux lampes » et « deux oliviers » viennent de Zacharie 4

Dans Zacharie, les deux oliviers représentent Josué (le prêtre) et Zorobabel (le gouverneur), symboles du peuple de Dieu fortifié par l’Esprit pour reconstruire le temple. Cette image se réalise spirituellement dans l’Église, devenue « un sacerdoce royal » (1 Pierre 2.9). Les témoins ne sont donc pas deux individus futurs, mais l’expression collective de l’Église royale et sacerdotale remplie de l’Esprit Saint.

4. L’idée de deux hommes revenus du ciel est contraire au plan rédempteur de Dieu

Certains affirment qu’il s’agit de Moïse et Élie (ou Énoch et Élie) revenus sur terre. Mais une telle hypothèse contredit plusieurs vérités bibliques :

  • Hébreux 9.27 : « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois. » À ma connaissance, Moïse est déjà mort.
  • Jean 3.13 : « Personne n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. »

Ramener deux personnes dans un corps mortel contredirait le plan rédempteur de Dieu et la résurrection finale. L’Apocalypse ne parle jamais d’un retour de Moïse ou d’Élie. Ces personnages sont des types, non des prophètes ressuscités.

5. Leurs pouvoirs symbolisent l’autorité prophétique de l’Église

Les témoins peuvent fermer le ciel (comme Élie) et transformer l’eau en sang (comme Moïse). Ces images résument le pouvoir spirituel de la Parole de Dieu proclamée par l’Église :

  • Jérémie 5.14 : « Je vais faire de mes paroles un feu dans ta bouche. »
  • Matthieu 18.18 : « Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel. »

Ces descriptions n’impliquent pas des miracles physiques, mais la puissance spirituelle du témoignage prophétique d’une Église persécutée.

6. Leur mort et leur résurrection suivent le modèle de Christ et de l’Église

Les témoins sont mis à mort, leur cadavre exposé, puis ils ressuscitent et montent au ciel (Apocalypse 11.7-12). C’est le même schéma que celui de Jésus : ministère, mort, résurrection et exaltation. L’Apocalypse présente ici le parcours de l’Église à l’image de son Seigneur (Jean 15.20 ; Romains 8.17). Croire qu’il s’agit de deux personnes distinctes fait perdre ce parallèle christologique et ecclésiologique central.

7. La cohérence de l’ensemble du livre plaide pour une lecture symbolique

Partout dans l’Apocalypse :

  • les bêtes, dragons, femmes, étoiles, lampes sont des symboles collectifs ;
  • les nombres (7, 12, 42, 1000, 1 260 jours) ont une valeur spirituelle.

Il serait incohérent que, dans ce contexte, deux figures deviennent soudainement deux individus physiques sans avertissement. Le style, les symboles et le but du livre s’opposent à une interprétation littérale.

8. L’interprétation littérale déplace le centre du message

Si les deux témoins sont perçus comme deux prophètes à venir, on détourne le regard du véritable message : l’appel au témoignage fidèle de l’Église au milieu de la persécution. Le texte devient une curiosité prophétique au lieu d’un appel spirituel. Or, l’Apocalypse n’a jamais été donnée pour nourrir la spéculation, mais pour fortifier la foi des croyants persécutés (Apocalypse 1.9 ; 13.10 ; 14.12).

Conclusion

L’argumentation biblique, contextuelle et théologique s’oppose clairement à une lecture littérale des deux témoins. L’Apocalypse parle le langage des symboles pour révéler une réalité spirituelle : l’Église, remplie de l’Esprit, proclame la Parole de Dieu, souffre pour son témoignage et participe à la résurrection et à la gloire lorsque son Seigneur reviendra au dernier jour.

Les deux témoins ne sont donc pas deux personnages historiques à venir, mais l’image vivante du peuple de Dieu dans l’histoire, fidèle à sa mission prophétique jusqu’à la fin. Ce message demeure un puissant appel à la persévérance, à la fidélité et au courage de témoigner du Christ au milieu d’un monde qui lui résiste, avec la certitude que ceux qui meurent pour leur foi seront ressuscités et glorifiés avec lui au jour de son retour.

Les arguments bibliques montrant que les deux témoins symbolisent l’Église

Le passage d’Apocalypse 11 sur les deux témoins est interprété symboliquement, représentant l’Église dans son témoignage et sa mission prophétique. Leur ministère, souffrance, mort et résurrection illustrent l’expérience collective des croyants persécutés. Cette compréhension, alignée avec le genre apocalyptique et la continuité biblique, souligne l’espoir chrétien en la résurrection finale des martyrs.

Le passage d’Apocalypse 11 concernant les deux témoins a suscité, au fil des siècles, de nombreuses interprétations. Certains y voient deux personnages réels, souvent identifiés à Élie et Moïse, appelés à revenir dans les temps de la fin pour accomplir un ministère prophétique spectaculaire à Jérusalem. D’autres, en revanche, considèrent qu’il s’agit d’une image symbolique, représentant la mission spirituelle et prophétique de l’Église tout au long de l’histoire.

Pour discerner la vérité, il ne suffit pas de céder à la curiosité prophétique ou à la lecture sensationnaliste. Il faut revenir à la cohérence biblique, au langage du livre lui-même et à la manière dont l’Écriture interprète ses propres symboles.

Je veux vous présenter les arguments bibliques qui montrent que les deux témoins ne doivent pas être compris de manière littérale, mais comme une représentation spirituelle du peuple de Dieu, porteur du témoignage de Jésus dans le monde.

1. Le genre apocalyptique impose une lecture symbolique

Le livre de l’Apocalypse s’identifie lui-même comme une révélation donnée « par des signes » (Apocalypse 1.1, littéralement en symboles). Cela signifie que son langage est symbolique par nature, et non descriptif comme un récit historique.

Ainsi, de la même manière que :

  • les lampes (Apocalypse 1.20) représentent les Églises,
  • la bête symbolise un pouvoir politique,
  • et Babylone désigne un système religieux corrompu

Les deux témoins doivent donc également être compris comme un symbole spirituel et non comme deux individus physiques.

2. Le contexte du chapitre 11 est symbolique du début à la fin

Le chapitre commence par une mesure du temple (v. 1-2), alors qu’à l’époque de Jean, le temple de Jérusalem était déjà détruit. Il s’agit donc d’un temple spirituel représentant le peuple de Dieu (cf. 1 Corinthiens 3.16 ; Éphésiens 2.21-22). Il n’y a rien dans ce passage qui confirme que ce soit un temple reconstruit. Affirmer cela, ce n’est rien d’autre qu’une déduction intellectuelle.

Dans ce cadre symbolique, les deux témoins ne peuvent être soudainement pris littéralement sans rompre la cohérence du passage. Leur ministère, leur mort et leur résurrection expriment donc la mission prophétique et persécutée de l’Église dans le monde.

3. Les deux témoins sont identifiés comme des lampes et des oliviers

« Ce sont les deux oliviers et les deux lampes qui se tiennent devant le Seigneur de la terre. »

Apocalypse 11.4

Cette image reprend Zacharie 4, où les deux oliviers représentent Zorobabel (le gouverneur) et Josué (le grand-prêtre), symbolisant la royauté et le sacerdoce au service de Dieu. Dans le Nouveau Testament, ces deux fonctions sont accomplies dans le peuple de Dieu :

  • 1 Pierre 2.9 : « Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal. » Les deux témoins figurent donc l’Église entière, investie d’une double onction : royale (autorité spirituelle) et sacerdotale (intercession et témoignage).

4. Leur témoignage correspond à la mission universelle de l’Église

Les deux témoins annoncent la Parole avec puissance et subissent la persécution du monde (v. 3-10), ce qui correspond exactement à la mission donnée à l’Église :

  • Matthieu 24.14 : « Cette bonne nouvelle du royaume sera proclamée dans le monde entier. »
  • Jean 15.18-20 : « Le monde vous haïra, car il m’a haï avant vous. »

5. Les nombres et durées sont eux aussi symboliques

Leur ministère dure 1 260 jours (v. 3), soit la même durée que les 42 mois du règne de la bête (v. 2). Ces durées, tirées de Daniel 7 et 12, symbolisent une période limitée de persécution entre la première et la seconde venue du Christ. Elles ne sont donc pas à comprendre littéralement mais comme une période symbolique de témoignage et d’épreuve pour le peuple de Dieu.

6. Leur mort et résurrection reflètent la Pâque et la résurrection de Christ

Tout le récit suit le modèle de l’Évangile :

  • ministère puissant,
  • opposition du monde,
  • mort apparente,
  • puis résurrection et exaltation. Ces étapes montrent que les témoins représentent collectivement l’Église unie à Christ, qui participe à sa mort et à sa victoire (Romains 6.5 ; 2 Corinthiens 4.10-11).

7. L’ensemble du livre présente des figures collectives, non individuelles

Dans l’Apocalypse, les personnages symbolisent des réalités spirituelles :

  • La femme d’Apocalypse 12 représente le peuple de Dieu.
  • La bête représente un empire.
  • Babylone représente une civilisation idolâtre.

De la même manière, les deux témoins représentent le peuple prophétique de Dieu dans son ensemble, et non deux personnes précises comme Élie et Moïse.

8. Les deux témoins préfigurent la résurrection des martyrs et des fidèles au retour de Jésus

L’image des deux témoins qui sont mis à mort à cause de leur témoignage, puis ressuscités et enlevés dans la gloire (Apocalypse 11.7-12), ne renvoie pas à deux individus particuliers, mais à l’espérance commune de tous ceux qui ont donné leur vie pour Christ. Le texte décrit une scène qui reflète la promesse universelle faite à l’Église souffrante :

« Après les trois jours et demi, un esprit de vie venant de Dieu entra en eux, et ils se tinrent sur leurs pieds… Puis ils entendirent une voix venant du ciel leur dire : Montez ici ! Et ils montèrent au ciel dans la nuée »

Apocalypse 11.11-12

Cette vision illustre ce que Paul enseigne clairement ailleurs :

« Les morts en Christ ressusciteront d’abord. Ensuite, nous les vivants qui serons restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux dans les nuées, à la rencontre du Seigneur »

1 Thessaloniciens 4.16-17

Les deux témoins représentent donc tous les croyants persécutés et mis à mort pour leur fidélité, dont le sang crie justice (Apocalypse 6.9-11). Leur résurrection symbolise la victoire finale des martyrs et de l’Église fidèle, lorsque Jésus reviendra pour les glorifier avec lui (Romains 8.17-18).

Ainsi, le relèvement des témoins n’est pas un événement isolé, mais une image prophétique de la résurrection collective de ceux qui auront gardé le témoignage de Jésus jusqu’à la mort. Cette interprétation unit harmonieusement le symbolisme d’Apocalypse 11 avec la grande espérance chrétienne du retour de Christ et de la résurrection glorieuse des saints.

Conclusion

Les deux témoins symbolisent le témoignage fidèle de l’Église dans l’histoire, remplie de l’Esprit, persécutée, mais ressuscitée et victorieuse avec Christ.

Une lecture non littérale respecte :

  • le genre apocalyptique,
  • le contexte symbolique du chapitre,
  • la continuité biblique entre Zacharie et l’Apocalypse,
  • et la théologie du témoignage dans le Nouveau Testament.

Ainsi, les deux témoins ne sont pas deux hommes à venir, mais l’image vivante de l’Église appelée à prophétiser, à souffrir et à vaincre par la puissance de l’Esprit et de la Parole.

L’Apocalypse : un livre symbolique, prophétique, et non littéral (Introduction)

Le livre de l’Apocalypse est un appel au réveil spirituel, utilisant un langage hautement symbolique pour évoquer des vérités profondes sur la foi et la souveraineté de Dieu. Plutôt qu’un récit littéral de catastrophes, il transmet un message d’espérance, encourageant l’Église à se préparer et à vivre en accord avec la volonté divine.

Pourquoi parler de ce sujet ?

Le livre de l’Apocalypse fascine autant qu’il déroute. Pour certains, il s’agit d’un récit futuriste qui est rempli de catastrophes, de monstres et d’événements surnaturels. Tandis que pour d’autres, c’est un message codé à comprendre spirituellement.

Mais comment faut-il vraiment lire ce livre si particulier ? Et surtout, que veut-il réveiller en nous ?

Car au-delà des visions et des symboles, ce livre est un appel vibrant au réveil spirituel. Il interpelle l’Église endormie, l’invite à ouvrir les yeux, à discerner les temps, et à se lever pour briller au cœur des ténèbres. L’Apocalypse n’est pas un livre à débattre, mais une voix du ciel à écouter.Doit-on interpréter ses visions littéralement ou symboliquement ?

C’est ce que nous allons voir dans cet article. Nous allons aussi découvrir pourquoi l’Apocalypse est avant tout un livre prophétique rempli de symboles, et non un récit à prendre de façon littérale.


1. Le style apocalyptique, un langage hautement symbolique

Pour commencer, mentionnons que le mot « Apocalypse » vient du grec apokalypsis, qui signifie « révélation ». Ce genre littéraire est aussi utilisé ailleurs dans la Bible, notamment dans les livres de Daniel, Ézéchiel et Zacharie. Ce style se caractérise par des visions impressionnantes, des images puissantes et des chiffres riches de sens.

Prenons, par exemple, les quatre cavaliers qui sont décrits dans Apocalypse 6.1-8. Une lecture littérale impliquerait d’imaginer quatre cavaliers fantastiques parcourant la terre pour y semer la conquête, la guerre, la famine et la mort. Cependant, il s’agit ici de symboles qui représentent des forces spirituelles et des réalités historiques qui influencent le monde. Le cavalier blanc symbolise la propagation d’un message qui serait celui d’une conquête idéologique. Le cavalier rouge représente la guerre et la violence. Le cavalier noir fait référence à la famine et aux crises économiques. Enfin, le cavalier pâle évoque la mort et les épidémies.

Un autre exemple frappant se trouve dans Apocalypse 12.1-6, où une femme vêtue du soleil est poursuivie par un dragon rouge à sept têtes. Pour cette image, il est impossible de la prendre littéralement. Ici, la femme symbolise les croyants. L’enfant qu’elle met au monde représente Jésus-Christ. Quant au dragon, il est clairement identifié comme Satan dans Apocalypse 12.9.


2. Les chiffres dans l’Apocalypse ont une signification spirituelle

L’Apocalypse regorge de chiffres, mais ceux-ci ne doivent pas être compris comme des statistiques précises. Chacun d’eux possède une valeur symbolique importante.

Par exemple, le chiffre sept symbolise la perfection et l’accomplissement divin. Lorsque le livre parle des sept Églises dans les chapitres 2 et 3, il ne s’agit pas uniquement de sept communautés historiques de l’époque, mais plutôt de l’ensemble des Églises à travers le temps, représentant tous les types de situations spirituelles.

Un autre chiffre marquant est celui des 144 000 élus qui sont mentionnés dans Apocalypse 7.4 et 14.1-3. Ce nombre ne doit pas être interprété littéralement comme une limitation du nombre de sauvés s’appliquant uniquement à Israël. Il s’agit d’un chiffre symbolique : douze tribus d’Israël multipliées par douze apôtres, multipliés par mille, ce qui désigne une multitude complète et parfaite de rachetée. Ce symbole spirituel représente les rachetés de l’ancienne alliance et ceux de la nouvelle alliance. Les douze patriarches représentent l’ancienne alliance. Les douze apôtres sont les ambassadeurs de la nouvelle alliance. D’ailleurs, juste après cette vision, Jean voit une foule que personne ne pouvait compter, composée de toutes les nations (Apocalypse 7.9), ce qui confirme l’interprétation symbolique.

Le fameux chiffre 666, mentionné en Apocalypse 13.18, symbolise l’imperfection poussée à son comble. Dans la symbolique biblique, le chiffre six représente ce qui est incomplet ou imparfait, car il est inférieur à sept, qui est le chiffre de la perfection divine. Le triple six évoque un système profondément opposé à Dieu, et non un simple tatouage sur la peau ou une puce électronique implantée sous-cutanée. Il s’agit en fait d’une marque spirituelle, qui signifie une allégeance volontaire à un système inspiré par Satan.

Loin d’être un simple code secret, ces chiffres appellent l’Église à se reconnaître comme un peuple mis à part, appelé à la fidélité. Le réveil commence lorsque le peuple de Dieu comprend qui il est et à qui il appartient. Les 144 000, la grande foule, les vainqueurs : autant d’images qui réveillent l’identité spirituelle de l’Église et l’appellent à marcher dans la lumière.


3. Des visions célestes incompatibles avec une lecture littérale

Certaines descriptions présentes dans le livre de l’Apocalypse sont tout simplement impossibles à comprendre littéralement, car elles défient les lois de la logique et de la physique.

La description de la nouvelle Jérusalem, dans Apocalypse 21.10-21, en est un exemple frappant. Cette ville est décrite comme ayant une longueur, une largeur et une hauteur de plus de 2 200 kilomètres ! Une telle ville ne pourrait physiquement exister sur notre planète. Les matériaux utilisés pour la décrire qui sont de l’or pur, des pierres précieuses, des perles géantes ne doivent pas être pris au sens strict. Ils symbolisent la gloire, la pureté et la perfection du royaume de Dieu.

Dans Apocalypse 5.6, Jésus est représenté comme un agneau immolé ayant sept cornes et sept yeux. Il est évident que Jésus ne ressemble pas littéralement à un tel animal. Ces caractéristiques ont une signification somme toute symbolique parce que les cornes représentent sa puissance parfaite, tandis que les yeux désignent sa connaissance totale, son omniscience.

Ces scènes célestes ne sont pas données pour satisfaire notre imagination, mais pour allumer un feu dans nos cœurs. Elles nous montrent le Christ glorifié, adoré, victorieux. Et elles nous appellent à raviver notre adoration, à recentrer notre foi sur l’essentiel, à vivre dès maintenant dans la réalité du ciel. Le réveil commence lorsque notre regard est fixé non plus sur la terre, mais sur le trône.


4. Une lecture littérale mène à des absurdités

Lorsqu’on lit certains passages de manière littérale, on se heurte à des absurdités qui n’ont aucun sens sur le plan physique ou logique.

Par exemple, dans Apocalypse 17.3-5, une prostituée est décrite comme étant assise sur une bête à sept têtes. Il est clair qu’il ne s’agit pas d’une femme réelle. Cette image symbolise un système religieux corrompu, une fausse religion qui exerce une influence spirituelle néfaste à travers le monde.

Dans Apocalypse 19.15, il est dit que Jésus a une épée qui sort de sa bouche. Là encore, il ne s’agit pas d’une arme physique. Cette image symbolise plutôt la puissance de sa parole, tranchante comme une épée, comme le confirme Hébreux 4.12.

Enfin, Apocalypse 6.13-14 évoque des étoiles tombant sur la terre. Si cela devait être pris littéralement, notre planète serait immédiatement anéantie parce qu’il y a des étoiles beaucoup plus grosses que notre terre. En réalité, cette image évoque l’effondrement des puissances célestes, spirituelles ou politiques, qui dominaient le monde.

Lire littéralement ces images, c’est manquer le cœur du message : un appel à la repentance, à la persévérance, à la sainteté. Le réveil ne viendra pas d’une meilleure compréhension intellectuelle, mais d’un cœur brisé devant la grandeur de Dieu révélée dans ces visions.


5. L’Apocalypse est en continuité avec les livres prophétiques de l’Ancien Testament

Ce que nous pouvons considérer est que, l’apôtre Jean, l’auteur de l’Apocalypse n’invente pas de nouveaux symboles. Ceux-ci s’inscrivent dans la continuité des prophètes de l’Ancien Testament, en reprenant et en développant leurs images.

Dans Daniel, chapitre 7, on retrouve des bêtes représentant des empires successifs. Ces bêtes ne sont pas des créatures monstrueuses réelles, mais des symboles de systèmes politiques et militaires. Jean utilise la même image dans Apocalypse 13.1-2 pour désigner un pouvoir mondial inspiré par Satan. Il s’agit là aussi d’un langage symbolique.

Dans Apocalypse 11.1-2, Jean parle d’un Temple mesuré. Certains interprètent cela comme une indication de la reconstruction future du Temple à Jérusalem. Ce qui, selon moi, est peu probable. Toutefois, dans le Nouveau Testament, Paul enseigne que les croyants eux-mêmes sont le Temple de Dieu (1 Corinthiens 3.16). Il est donc plus juste de comprendre cette vision comme une allusion à l’Église, mesurée et gardée par Dieu.


Conclusion : Une révélation pleine d’espérance

L’Apocalypse n’est pas un film de catastrophes ni un récit apocalyptique destiné à semer la peur. C’est une révélation spirituelle et prophétique, profondément ancrée dans l’espérance chrétienne. Le livre utilise un langage hautement symbolique pour annoncer la victoire de Christ, fortifier l’Église, et révéler la souveraineté de Dieu sur l’histoire.

Lire le livre de l’Apocalypse de manière littérale peut conduire à des interprétations erronées et à des doctrines trompeuses. En revanche, une lecture spirituelle, fidèle aux Écritures et éclairée par l’Esprit, permet de comprendre que :

  • Dieu est souverain, même au cœur du chaos du monde.
  • L’Église est appelée à persévérer dans la foi, malgré l’opposition.
  • Jésus-Christ reviendra dans la gloire pour établir son royaume éternel.

L’Apocalypse est donc bien plus qu’une série de visions mystérieuses. C’est un message d’espérance et de victoire pour tous ceux qui sont unis à Christ.

L’Apocalypse est un livre de réveil. Chaque vision, chaque image, chaque mot est une étincelle envoyée pour rallumer le feu éteint dans les cœurs. Ce livre secoue notre tiédeur, expose nos compromis, et nous appelle à une consécration totale.

Le véritable enjeu de ce livre n’est pas de connaître l’heure, mais d’être prêt.

L’Apocalypse est un cri divin : Prépare-toi ! Réveille-toi ! Adore le seul vrai Roi !
Elle nous arrache à notre sommeil spirituel, brise notre confort religieux et nous propulse dans une vie de sainteté, de persévérance et d’espérance.