Comment déraciner les faux ancrages spirituels
Nous avons vu, dans la partie 1, que le biais d’ancrage est cette tendance à rester attaché à une première idée, même lorsqu’elle est fausse. Mais ce phénomène n’est pas seulement psychologique. Il possède également une dimension profondément spirituelle. Beaucoup de croyants marchent avec des ancrages qui ne viennent pas de Dieu. Ce sont de fausses images du Père, des traditions humaines, des doctrines non fondées sur la Parole. Pourtant, la bonne nouvelle est que Jésus est venu pour renouveler nos pensées. Éphésiens 4.23-24 nous appelle à être « renouvelés quant à notre esprit et notre intelligence » et à nous revêtir « de l’homme nouveau », formé selon la vérité de Dieu.
Dans cette deuxième partie, nous examinerons trois principes bibliques essentiels pour déraciner les faux ancrages spirituels : reconnaître la source du mensonge, remplacer le mensonge par la vérité, et renouveler son esprit par la Parole et l’obéissance.
1. Reconnaître la source du mensonge
La première étape vers la liberté consiste à discerner d’où vient le mensonge qui nous a conduits à construire un ancrage faux. Jésus déclare dans Jean 8.44 que le diable « ne se tient pas dans la vérité » et qu’il est « le père du mensonge ». Tout mensonge spirituel possède donc une origine. Il vient de l’ennemi, qui cherche à altérer notre perception de Dieu. Tant que cette racine n’est pas identifiée, nous demeurons prisonniers de l’illusion.
On le voit clairement lorsque Pierre tente de détourner Jésus de la croix. Le Seigneur discerne immédiatement la source de cette suggestion : « Arrière, Satan ! » (Matthieu 16.23). Pierre croyait parler par amour, mais une fausse conception de la mission du Messie influençait ses pensées. De même aujourd’hui, un croyant peut penser : « Si je souffre, c’est que Dieu m’a abandonné », alors que cette pensée vient du diable et non du Père, qui utilise même la souffrance pour nous rapprocher de Lui.
Christine Caine écrit : « Le diable veut que tu doutes de la bonté de Dieu, car il sait que la foi s’éteint là où la confiance en Dieu disparaît. » Paul ajoute : « …pour ne pas laisser Satan prendre l’avantage sur nous » (2 Corinthiens 2.11). Jésus, quant à lui, a toujours reconnu la voix du Père au milieu des voix trompeuses. L’épreuve du désert en est un parfait exemple.
Question pour le lecteur : y a-t-il dans votre vie une pensée que vous n’avez jamais remise en question, mais qui pourrait être un mensonge spirituel ?
2. Remplacer le mensonge par la vérité
Identifier le mensonge n’est qu’un début. Pour être réellement libéré, il faut le remplacer par la vérité de la Parole. Il ne suffit pas de décider : « Je ne veux plus penser cela. » L’esprit doit être nourri par la vérité divine jusqu’à ce qu’elle devienne notre nouveau repère. Jésus dit : « Ta Parole est la vérité » (Jean 17.17).
Lorsque le diable tente Jésus dans le désert, il manipule les Écritures, présentant des demi-vérités séduisantes. Jésus refuse cette altération subtile et répond chaque fois : « Il est écrit ». Il n’ajoute rien, ne nuance rien, ne reformule rien. Il s’appuie entièrement sur la Parole du Père, et c’est ainsi qu’il remporte la victoire.
De la même manière, une femme ayant longtemps cru qu’elle n’avait aucune valeur a vu son identité transformée en méditant le Psaume 139.14. La vérité a remplacé le mensonge, et sa perception d’elle-même a été renouvelée. Louie Giglio résume bien cette dynamique lorsqu’il dit : « Le diable connaît ton nom, mais il t’appelle par ton péché. Dieu connaît ton péché, mais il t’appelle par ton nom. »
Paul nous exhorte : « Que tout ce qui est vrai… soit l’objet de vos pensées » (Philippiens 4.8). Beaucoup de croyances erronées persistent simplement parce qu’elles ont été ancrées tôt dans notre vie spirituelle. Par exemple, l’idée que Jésus reviendrait deux fois : aucune Écriture ne l’affirme, mais des milliers de croyants l’ont intégré comme une vérité. Lorsqu’on revient à la Parole, ce biais d’ancrage disparaît.
Jésus lui-même est la Vérité incarnée. Là où il demeure, le mensonge ne peut subsister.
3. Renouveler son esprit par la Parole et l’obéissance
Le renouvellement de l’esprit est un processus constant. Le croyant apprend jour après jour à penser comme Christ et à marcher dans l’obéissance. Paul écrit : « Soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence » (Romains 12.2). Josué reçoit un commandement similaire : méditer continuellement la Parole afin de marcher dans la volonté de Dieu (Josué 1.8).
Ce renouvellement est progressif. Un homme ayant grandi dans une fausse doctrine a vu sa vision de Dieu complètement transformée simplement en lisant chaque matin un chapitre des Évangiles, puis en priant pour comprendre. Ce n’est pas la connaissance seule qui l’a changé, mais l’obéissance quotidienne à la vérité.
Craig Groeschel affirme : « Nos vies vont toujours dans la direction de nos pensées les plus fortes. Si nous changeons notre manière de penser, nous changeons notre vie. » Jacques nous rappelle aussi que la Parole doit être mise en pratique, sans quoi nous nous trompons nous-mêmes (Jacques 1.22).
Jésus n’a pas seulement enseigné la Parole : il l’a incarnée. Le suivre, c’est apprendre à vivre dans la vérité, pas seulement à la connaître.
Question pour le lecteur : votre esprit se nourrit-il davantage de la Parole de Dieu ou des paroles des hommes ?
Conclusion
Le Saint-Esprit veut nous conduire dans une rééducation spirituelle profonde. Il veut déraciner les fausses pensées, guérir nos perceptions et rétablir la vérité dans nos cœurs. Au fil des années, nous avons tous été influencés par des éléments qui ne venaient pas de la Parole de Dieu. Ces biais d’ancrage façonnent notre manière de penser, de parler et de nous comporter. Il est donc nécessaire de revenir à la Parole, de rejeter les ancrages falsifiés et de nous laisser transformer.
Dieu dit : « Vos pensées ne sont pas mes pensées » (Ésaïe 55.8-9). La transformation commence lorsque nous osons prier humblement : « Seigneur, renouvelle mon intelligence. Détache mon esprit des anciens ancrages. Que ta vérité soit mon seul fondement. »
Car seule la vérité de Christ nous rend réellement libres : « Si donc c’est le Fils qui vous donne la liberté, alors vous serez vraiment libres » (Jean 8.36).
