Si le littéralisme de l’Apocalypse n’était qu’une erreur de méthode, ce serait déjà grave. Cependant, le dispensationalisme va plus loin. Il pratique un littéralisme sélectif. Il prend au sens littéral ce qui sert sa doctrine, mais interprète symboliquement ce qui la contredit.
Cette attitude n’est pas un simple désaccord d’interprétation, C’est une altération du message biblique. Car lorsque l’on choisit arbitrairement ce qui doit être pris au pied de la lettre ou non, on se place au-dessus de la Parole. La Bible devient alors esclave du système théologique que l’on veut défendre, et non l’autorité souveraine qui éclaire notre foi.
L’incohérence du littéralisme sélectif
Voici quelques exemples révélateurs de cette incohérence :
- Les mille ans d’Apocalypse 20 sont pris littéralement, mais la chaîne de Satan est symbolique.
- La Nouvelle Jérusalem est matérielle, mais les robes blanches des saints sont spirituelles.
- Le trône de Christ serait physique, mais celui de Satan est symbolique.
- Les deux témoins sont deux prophètes réels, mais les deux oliviers qui les figurent ne le sont pas.
- La bête est un dirigeant politique, mais ses sept têtes et dix cornes ne sont pas littérales.
- La marque de la bête serait une puce, mais le sceau de Dieu est spirituel.
- Le temple doit être rebâti, mais l’Église n’est pas vue comme le véritable temple de Dieu (1 Corinthiens 3.16).
- Israël redeviendrait le centre géopolitique du monde, mais les croyants ne seraient pas littéralement descendants d’Abraham (Galates 3.29).
Ce double standard n’est pas une erreur innocente, c’est une déformation volontaire de la Parole de Dieu. Il s’agit d’un système construit pour défendre une vision humaine, au détriment de la cohérence biblique.
La vérité biblique : une révélation centrée sur Christ
L’Apocalypse n’a pas été donnée pour alimenter la peur, mais pour nourrir la foi. Elle révèle un Christ glorieux, un peuple fidèle, et une victoire déjà acquise. Chaque symbole y proclame la même vérité : Jésus-Christ règne dès maintenant.
- Le trône n’est pas à Jérusalem, mais dans le ciel.
- Le temple n’est pas de pierre, mais fait d’hommes et de femmes nés de l’Esprit.
- Le Royaume n’est pas futur, il est déjà présent dans le cœur de ceux qui obéissent à la Parole.
« Le Royaume de Dieu ne vient pas de manière visible… car le Royaume de Dieu est au milieu de vous. » (Luc 17.20-21)
Conclusion : redécouvrir la gloire du Royaume
Lire l’Apocalypse littéralement, c’est voiler le visage de Christ. Lire l’Apocalypse spirituellement, c’est voir sa gloire se déployer dans l’histoire.
Le littéralisme dispensationaliste nourrit la peur et la confusion, mais la lecture spirituelle, éclairée par le Saint-Esprit, fait naître la paix, la foi et l’espérance.
Ce livre n’annonce pas la domination des ténèbres, mais la victoire du Christ sur le monde. Ce n’est pas la révélation de l’Antichrist, mais la révélation de Jésus-Christ. Il règne déjà. Son Royaume s’étend dans les cœurs. Son retour glorieux manifestera aux yeux de tous ce que l’Apocalypse a déjà révélé en signes et en symboles : La victoire éternelle de l’Agneau.
