Pourquoi la reconstruction d’un 3e temple à Jérusalem n’est pas biblique

La construction d’un troisième temple à Jérusalem n’est pas justifiée bibliquement, selon le Nouveau Testament. Le véritable Temple est Jésus-Christ, et les croyants forment l’Église, le temple spirituel. Attendre un temple matériel ou un culte sacrificiel revient à renier l’œuvre parfaite de Christ et détourne de la foi authentique.

La construction d’un troisième temple à Jérusalem est un sujet d’actualité dans certains milieux religieux et prophétiques, mais il est essentiel de répondre à cette question selon les Écritures et non selon les attentes géopolitiques modernes. Voici une analyse biblique claire et structurée pour déterminer si cette reconstruction est bibliquement justifiée ou non.

Le Temple selon l’Ancien Testament : ombre des choses à venir

Le premier temple fut construit par Salomon (1 Rois 6), et détruit par les Babyloniens en 586 av. J.-C. Le second temple fut rebâti au retour de l’exil (Esdras 6), puis agrandi par Hérode le Grand avant la venu du Messie. C’est ce second temple qui existait au temps de Jésus. Or, Jésus en a prophétisé la destruction :

« Il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée » (Matthieu 24.2).

Et cela s’est accompli en l’an 70, lorsque les Romains ont détruit le temple. Cette destruction ne fut pas un accident de l’histoire. Elle signifiait la fin de l’ancienne alliance et du système sacrificiel. Avec la mort du Seigneur Jésus, l’agneau parfait, les sacrifice n’était plus nécessaire.

« C’est en vertu de cette volonté que nous sommes purifiés du péché, grâce à l’offrande que Jésus-Christ a faite de son propre corps, une fois pour toutes. […] tandis que Christ, après avoir offert pour les péchés un seul sacrifice valable pour toujours, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu » (Hébreux 10.10-12)

Jésus-Christ est le véritable Temple

Selon la Nouvelle Alliance, le véritable Temple n’est plus un bâtiment de pierre, mais la personne de Jésus-Christ lui-même.

« Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. […] Mais il parlait du temple de son corps » (Jean 2.19, 21).

Désormais, l’accès à Dieu ne passe plus par un lieu sacré à Jérusalem, mais par la foi en Jésus :

« L’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père […] mais en esprit et en vérité » (Jean 4.21-24).

L’Église est le temple spirituel de Dieu

Dans le Nouveau Testament, les croyants, unis en Christ, deviennent collectivement le nouveau temple de Dieu :

« Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1 Corinthiens 3.16).

« Vous êtes édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire […] pour être un temple saint dans le Seigneur » (Éphésiens 2.20-21).

Il est donc théologiquement incohérent de croire qu’un temple matériel est nécessaire pour la louange, les sacrifices ou la présence de Dieu. Le culte véritable a été spirituellement restauré en Jésus.

Un troisième temple construit par les Juifs : une œuvre non biblique

L’idée d’un troisième temple reconstruit par les Juifs repose sur des attentes dispensationalistes modernes, influencées par des lectures littérales d’Apocalypse 11 ou 2 Thessaloniciens 2. Or rien dans le Nouveau Testament n’ordonne ou ne prévoit une reconstruction du temple comme volonté de Dieu. De plus, les sacrifices d’animaux seraient une négation de l’œuvre parfaite de Christ, qui a offert un sacrifice unique et éternel :

« Il s’est offert une seule fois pour porter les péchés de beaucoup » (Hébreux 9.28).

« Là où il y a pardon des péchés, il n’est plus nécessaire de faire des offrandes pour le péché » (Hébreux 10.18).

La construction d’un troisième temple aujourd’hui serait donc une initiative purement humaine, non inspirée par Dieu, et contraire à l’Évangile.

Une fausse attente qui égare les croyants

Certains enseignent que ce temple futur servira à l’Antichrist pour s’y asseoir, se faisant passer pour Dieu (2 Thessaloniciens 2.4). Mais même ce verset peut être compris symboliquement, comme l’imposture spirituelle de l’homme impie au sein de ce qui se dit Église (le temple étant désormais spirituel, cf. 2 Corinthiens 6.16).

Croire qu’un temple physique doit être reconstruit à Jérusalem détourne les chrétiens de la croix, favorise une vision charnelle du Royaume de Dieu et encourage une lecture faussement chronologique de la prophétie biblique.

Conclusion biblique

Non, la construction d’un troisième temple à Jérusalem par les Juifs n’est pas biblique selon le Nouveau Testament. Le vrai temple de Dieu, c’est Christ. Et en lui, l’Église devient le sanctuaire vivant de Dieu. Attendre un retour du culte sacrificiel ou un temple matériel, c’est revenir en arrière et nier l’accomplissement parfait de la croix.

« Dieu n’habite pas dans des temples faits de main d’homme » (Actes 17.24).

Il serait utopique de croire que la gloire de Dieu descendrait dans un troisième temple construit par des hommes ne reconnaissant pas Christ comme le Messie.

« Voici, le tabernacle de Dieu est avec les hommes […] Il habitera avec eux » (Apocalypse 21.3).

Restons attachés à la vérité du Temple vivant, Jésus-Christ, et à notre appel à être le lieu de sa présence sur cette terre, en attendant son retour glorieux.

Le mythe du retour des enfants d’Israël comme signe de la fin des temps

Le titre peut surprendre, mais c’est un fait vérifiable de la Parole de Dieu. L’enseignement populiste de l’enlèvement prétribulationnel nous enseigne qu’à cause du retour de Jésus les enfants d’Israël seront ramenés d’entre les nations des quatre coins de la terre dans leurs pays. Le problème avec cet énoncé c’est que c’est une cette fausse théorie. Ce sont des versets qui ont été sortis de leur contexte. Je vais vous le démontrer simplement en regardant le contexte de quatre versets qui sont utilisés pour appuyer faussement un événement qui n’implique absolument pas Israël à la fin des temps. Vous allez voir que le mensonge est gros, très gros, et que toute cette fausse doctrine induit les enfants de Dieu en erreur en ce qui concerne le retour de Jésus laissant entrevoir des scénarios qui sont peu probable.

Nous allons regarder quatre références, de l’Ancien Testament, que ces enseignants utilisent pour appuyer le fait que les enfants d’Israël seraient ramenés d’entre les nations dans la terre promise juste avant le retour du Seigneur Jésus. Il s’agit d’Ésaïe 11.11-12; Ézéchiel 36.34; 37.20-22 et finalement Sophonie 3.19-20. Regardons chacun de ces passages dans leur contexte pour tenter de voir si ces passages peuvent s’appliquer à un retour des enfants de Dieu dans leur pays à la fin des temps.


Ésaïe 11.11-12

D’abord, regardons ce que nous dit Ésaïe: « 11 En ce jour-là, le Seigneur étendra sa main une seconde fois pour libérer le reste de son peuple qui aura subsisté en Assyrie et en Égypte, à Patros et en Éthiopie, à Elam, en Babylonie, et à Hamath, ainsi que dans les îles et les régions côtières. 12 Il dressera son étendard en direction des peuples étrangers ; quant aux exilés d’Israël, il les rassemblera, et les dispersés de Juda, il les regroupera des quatre coins du monde. » (Ésaïe 11.11-12)

À première vue, ce passage parle bien que le Seigneur va ramener ses enfants des quatre coins de la terre des villes et des régions qui y sont mentionnés. Maintenant, regardons ce que nous dit le contexte pour voir si ce sera à la fin des temps juste avant le retour du Seigneur Jésus. 

Le passage d’Ésaïe 11.11-12 se trouve dans un chapitre qui prophétise la venue d’un règne messianique idéal, souvent interprété comme annonçant la venue de Jésus-Christ après des temps difficiles pour les membres de son peuple. 

Ésaïe 11, pour sa part, commence par une description de la venue d’un « rameau » issu du tronc de Jessé (le père de David), ce qui est compris comme une prophétie concernant un futur roi de la lignée de David, connu sous le nom de Messie. Ce Messie sera rempli de l’Esprit de l’Éternel et incarnera la sagesse, la compréhension, le conseil, la force, la connaissance et la crainte de l’Éternel (Ésaïe 11.2-3). 

Sous son règne, le Messie jugera avec justice les pauvres et les humbles, et rétablira la paix et l’harmonie dans toute la création. Cette section du chapitre 11 évoque une ère de paix où même les animaux sauvages vivront en harmonie avec les humains, symbolisant la restauration complète de l’ordre divin. Cela peut s’apparenter au règne de mille ans.

Dans les versets 11-12, Ésaïe chapitre 11 prophétise que dans ce jour-là, l’Éternel tendra de nouveau la main pour racheter le reste de son peuple. Ce peuple est dispersé dans plusieurs régions du monde : Assyrie, Égypte, Pathros (une région d’Égypte), Kouch (probablement la région correspondant à l’actuel Soudan), Élam (partie de l’Iran moderne), Shinar (ancienne Mésopotamie), Hamath (nord de la Syrie actuelle), et les îles de la mer (qui pourraient désigner diverses régions côtières et insulaires).

Le prophète parle d’un rassemblement des exilés d’Israël et de Juda, montrant que Dieu rétablira son peuple de toutes les nations où ils ont été dispersés. Ce rassemblement est souvent vu comme un acte de restauration et de rédemption, marquant le retour des exilés à leur terre promise sous la direction du Messie.

Ces versets symbolisent l’espoir d’un retour à la terre promise pour le peuple d’Israël, mais ils sont aussi interprétés dans une perspective eschatologique plus large, où le Messie rassemble tous les croyants de toutes les nations pour former un peuple unifié sous le règne de Dieu. Ils soulignent le thème de la restauration divine, où Dieu agit pour racheter et rétablir son peuple, non seulement pour Israël, mais pour tous les croyants. Comme je l’ai mentionné dans un article précédent, Le peuple d’Israël a-t-il un statut particulier dans les événements de la fin des temps comme on nous le laisse croire ? le peuple de Dieu dans l’ère que nous vivons n’est pas Israël, mais l’église qui est constituée d’hommes et de femmes de toutes les nations, incluant les israélites qui ont cru en Jésus et mis leur foi en lui. Le reste des juifs ne sont pas considérés comme étant le peuple de Dieu. J’ai mentionné dans mon dernier article qu’à la fin des temps, il n’y a pas trois groupes de personnes, mais bien deux qui sont les croyants et les non croyants. Les gens du peuple d’Israël actuellement se retrouvent dans l’une ou l’autre de ces catégories.

C’est effectivement ce qui va se passer lorsque Jésus va revenir comme l’apôtre Paul nous décrit la scène en disant: « 15 Car voici ce que nous vous déclarons d’après une parole du Seigneur : nous qui serons restés en vie au moment où le Seigneur viendra, nous ne précéderons pas ceux qui sont morts. 16 En effet, au signal donné, sitôt que la voix de l’archange et le son de la trompette divine retentiront, le Seigneur lui-même descendra du ciel, et ceux qui sont morts unis à Christ ressusciteront en premier lieu. 17 Ensuite, nous qui serons restés en vie à ce moment-là, nous serons enlevés ensemble avec eux, dans les nuées, pour rencontrer le Seigneur dans les airs. Ainsi nous serons pour toujours avec le Seigneur. » (1 Thessaloniciens 4.15-17) C’est de ce moment dont il est question lorsque Christ reviendra. Les morts et les vivants de toutes les nations ayant mis leur foi en Jésus seront rassemblés des quatre coins de la terre avec Christ sur la montagne sainte à Jérusalem.

C’est ce qui fait que ce passage est souvent compris comme une image du rassemblement eschatologique des croyants à la fin des temps, sous la bannière du Christ, le Messie, et non pas comme un rassemblement physique du peuple d’Israël actuel.


Ézéchiel 36.24

Un autre passage est celui d’Ézéchiel 36.24 qui mentionne: « Je vous ferai revenir de chez les autres peuples, je vous rassemblerai de tous les pays étrangers et je vous ramènerai dans votre pays. » (Ézéchiel 36.24) Comme on peut le voir, au premier coup d’œil, ce passage parle bien d’un retour des enfants d’Israël dans leur pays. Maintenant, regardons le contexte pour voir ce qu’il en est exactement. 

Le passage d’Ézéchiel 36.24, que nous venons de lire, se trouve dans un chapitre où Dieu, à travers le prophète Ézéchiel, annonce une promesse de restauration pour le peuple d’Israël. Ce chapitre est une prophétie adressée aux israélites exilés, décrivant leur retour dans leur terre promise, leur purification spirituelle, et la bénédiction de Dieu sur leur nation. Jusqu’ici, ça n’a rien à voir avec le retour du Seigneur Jésus. Ça plutôt tout à voir avec le retour des Juifs de Babylone.

Mentionnons également qu’Ézéchiel 36 fait partie d’une série de prophéties dans lesquelles Dieu promet de restaurer Israël après une période de jugement et d’exil. Le chapitre commence par une adresse aux montagnes d’Israël, symbolisant la terre qui sera un jour repeuplée et restaurée. Dieu condamne les nations environnantes qui ont profité de la chute d’Israël, mais ensuite, il annonce la restauration de la terre et du peuple d’Israël. Dans ce chapitre, Dieu parle de la manière dont il ramènera son peuple de Babylone sur leur terre, purifiant leur cœur, leur donnant un nouvel esprit, et renouvelant leur relation avec lui. Il s’agit d’une promesse de transformation spirituelle et de rétablissement national.

Le verset 24 se situe dans une section où Dieu annonce qu’il va ramener les israélites dispersés parmi les nations à leur propre terre. Ce retour est décrit comme une action de Dieu en faveur de son peuple, motivée par son nom et sa sainteté, et non par les mérites d’Israël. Dieu veut démontrer sa puissance et sa fidélité en accomplissant cette promesse.

En réalité, ce verset est une promesse de Dieu concernant la fin de l’exil du peuple d’Israël et leur retour dans la terre promise. Cet exil prit fin en 538 av. J.-C. Cela représente non seulement un retour physique, mais aussi un retour à une relation correcte avec Dieu, qui est développée dans les versets suivants où Dieu promet de les purifier, de leur donner un cœur nouveau, et de mettre en eux son Esprit. Comme nous pouvons le constater, le contexte n’a rien à voir avec le retour de Jésus, mais plutôt avec le retour de l’exil. C’est de la manipulation d’utiliser ce passage pour lui faire dire ce qu’il ne dit pas.


Ézéchiel 37.20-22

Maintenant, regardons un autre passage du prophète Ézéchiel qui est aussi utiliser en lien avec le retour du Seigneur Jésus mentionnant: « 20 Tu garderas en main, bien visible pour eux, les morceaux de bois sur lesquels tu auras fait ces inscriptions, 21 et tu leur diras : « Voici ce que déclare le Seigneur, l’Éternel : Je vais prendre les israélites du milieu des peuples chez lesquels ils sont allés, je les rassemblerai de tous les pays alentour, je les ramènerai dans leur pays, 22 et je ferai d’eux une seule nation dans le pays, sur les montagnes d’Israël. Un roi unique régnera sur eux tous, ils ne formeront plus deux nations et ne seront plus divisés en deux royaumes. » (Ézéchiel 37.20-22)

Ce passage parle bien d’un retour du peuple d’Israël dans son pays. Regardons le contexte pour tenter de voir de quoi il en ressort exactement et si c’est honnête de s’en servir pour appuyer un retour du peuple d’Israël en terre sainte lors du retour de Jésus. 

Nous pouvons constater que le passage d’Ézéchiel 37.20-22 fait partie de la célèbre vision des deux bâtons du prophète, qui symbolise la réunification et la restauration du peuple d’Israël. Cette vision se situe dans un contexte de promesses de restauration nationale pour Israël, un thème récurrent dans les chapitres 36 et 37 du livre d’Ézéchiel.

Le chapitre 37 est divisé en deux parties principales. La première parle de la vision de la vallée des ossements desséchés (Ézéchiel 37.1-14). Cette vision symbolise la résurrection nationale d’Israël, qui, bien que dispersé et spirituellement mort en exil, sera ramené à la vie par l’action puissante de Dieu. La seconde partie est la prophétie des deux bâtons (Ézéchiel 37.15-28). Dans cette deuxième partie, Dieu ordonne à Ézéchiel de prendre deux bâtons et d’écrire sur l’un « Pour Juda et les enfants d’Israël qui lui sont associés » et sur l’autre « Pour Joseph, bâton d’Éphraïm, et toute la maison d’Israël qui lui est associée ». Ensuite, Ézéchiel doit réunir les deux bâtons en un seul, symbolisant la réunification des royaumes divisés d’Israël, le royaume du Nord, appelé aussi Israël ou Éphraïm, et le royaume du Sud, appelé Juda. Jusqu’a maintenant, nous pouvons voir qu’il ne s’agit en rien d’un rassemblement d’Israël lors du retour du Seigneur Jésus. Toutefois, continuons pour être bien certain.

Les versets 20-22 que j’ai mentionnés et principalement le verset 21 qui est utilisé pour appuyer leur fausse doctrine se situe précisément dans la prophétie des deux bâtons. Donc dans un contexte de réunification d’Israël après l’exil et pas avant le retour du Seigneur Jésus. Les deux bâtons représentent les deux royaumes d’Israël : le royaume du Nord (Israël/Éphraïm) et le royaume du Sud (Juda). La division des deux royaumes avait eu lieu après la mort de Salomon, et les deux avaient ensuite suivi des chemins séparés avant d’être finalement conquis et dispersés par les Assyriens (Israël) et les Babyloniens (Juda).

Cependant, Dieu promet de réunir ces deux royaumes en un seul, mettant ainsi fin à la division qui existait depuis des siècles. Ce nouveau royaume unifié sera sous la gouvernance d’un seul roi, ce qui est interprété par de nombreux commentateurs comme une prophétie messianique, indiquant la venue d’un roi descendant de David, souvent identifié comme le messie Jésus.

Le passage souligne principalement le retour du peuple d’Israël de son exil, dispersé parmi les nations. Dieu promet de les ramener dans leur propre terre, un thème qui fait écho aux prophéties de restauration que l’on retrouve ailleurs dans Ézéchiel notamment dans les chapitres 36 et 37.

Ce passage est souvent interprété comme un symbole de l’unité spirituelle et nationale du peuple de Dieu, qui, après avoir été dispersé et divisé, sera réuni sous un seul souverain messianique. Dans une perspective chrétienne, ce roi est identifié comme Jésus-Christ, qui unifie tous les croyants, juifs et non-juifs, en un seul peuple de Dieu comme le mentionne l’apôtre Paul: « Il n’y a plus ni Juifs ni non-Juifs, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme. Unis à Jésus-Christ, vous êtes tous un. » (Galates 3.28)

En résumé, Ézéchiel 37.20-22 se situe dans un contexte de promesse de restauration et de réunification d’Israël, symbolisant l’espoir d’unité nationale et spirituelle sous la direction divine après des années d’exil.


Sophonie 3.19-20

Finalement, regardons un dernier passage utilisé pour appuyer ce faux enseignement. Le prophète Sophonie nous dit: « 19 En ce temps-là, j’interviendrai contre tous ceux qui t’auront opprimée, je sauverai les brebis éclopées, et je rassemblerai celles qu’on a chassées, et je rendrai mon peuple glorieux et renommé partout dans tout pays où vous aurez connu la honte. 20 En ce temps-là, je vous ramènerai, oui, quand je vous rassemblerai, je vous rendrai renommés et glorieux chez tous les peuples de la terre. Je le ferai quand, sous vos yeux, moi, je changerai votre sort, l’Éternel le déclare. » (Sophonie 3.19-20)

Ce passage parle effectivement d’un retour des enfants d’Israël en terre promise. Il est accompagné de promesses pour ceux-ci. Mentionnons d’abord que Sophonie exerça son ministère prophétique durant le règne du roi Josias de Juda (640 à 609 av. J.-C.) Le peuple d’Israël n’avait pas encore été déporté à ce moment-là, mais Dieu parlait à travers son prophète pour dire à son peuple que bien qu’il soit déporté, Dieu allait les ramener et prendre soin d’eux. C’était en quelque sorte un encouragement à ceux qui comme Sophonie, Jérémie et assurément bien d’autres croyaient en la rédemption de Dieu. Maintenant, regardons le contexte afin de voir si ce passage est toutefois bien utilisé en regard du retour du Seigneur Jésus. 

Sophonie 3.19-20 se trouve dans la dernière section du livre de Sophonie, qui est un livre prophétique composé de seulement trois chapitres. Le contexte de ces versets est un message de réconfort et de restauration pour le peuple de Dieu après une période de jugement sévère.

Le livre de Sophonie commence par des annonces de jugement contre Juda, Jérusalem et les nations environnantes. Sophonie prophétise la venue du « Jour de l’Éternel », un jour de grande colère où Dieu punira sévèrement les péchés de son peuple et des nations. Le thème principal du livre est donc le jugement, mais aussi l’espoir de restauration.

Le chapitre 3 de Sophonie peut être divisé en trois parties. La première partie, les versets 1-7 annoncent la condamnation et le jugement de Jérusalem. Celle-ci est décrite comme une ville rebelle, corrompue et désobéissante. Malgré les avertissements de Dieu, le peuple n’a malheureusement pas changé de comportement. La seconde division est composée des versets 8-13 qui annoncent du jugement universel et de la purification des nations. Dieu annonce qu’il rassemblera les nations pour les juger, mais il parle aussi d’un reste purifié qui invoquera son nom. Finalement, la troisième partie comprenant les versets 14-20 est la promesse de rétablissement et de joie. Cette section, qui inclut les versets 19-20, est un message d’espoir et de consolation. Elle annonce la restauration de Jérusalem et la joie future du peuple de Dieu.

Ces versets concluent le livre avec une note d’espoir et de rédemption. Dieu promet d’intervenir en faveur de son peuple, de punir leurs oppresseurs, de guérir les boiteux, de rassembler ceux qui ont été dispersés, et de les transformer en un peuple glorifié. C’est un contraste saisissant avec les précédents jugements annoncés, montrant que la miséricorde de Dieu triomphera finalement de la colère.

Dieu promet également de rassembler les exilés et de restaurer leur dignité et leur position parmi les nations. Le thème du retour des captifs et du rétablissement est un thème récurrent dans les prophéties de l’Ancien Testament, symbolisant non seulement un retour physique en terre d’Israël, mais aussi une restauration spirituelle et nationale.

Finalement, ce passage indique que le peuple de Dieu, autrefois méprisé et dispersé, deviendra un sujet de louange et de gloire dans le monde entier. Cela peut être compris comme une promesse de l’accomplissement ultime des plans de Dieu pour son peuple, où ils seront reconnus et honorés pour leur relation avec l’Éternel.

Toutefois, pour les lecteurs juifs de l’époque, ces versets étaient une promesse de la fin de l’exil et de la restauration nationale sous la bénédiction de Dieu. Pour les chrétiens, ces versets sont souvent vus comme une anticipation de la rédemption ultime qui se réalise en Christ, où tous les croyants, juifs et gentils, sont réunis en un seul peuple de Dieu, trouvant ainsi leur pleine rédemption et gloire en Lui.

En résumé, Sophonie 3.19-20 se trouve dans un contexte de promesse de rétablissement et de rédemption pour le peuple de Dieu, marquant la transition de la colère divine à la restauration et la gloire future de ceux qui lui sont fidèles. Ce passage fut un puissant encouragement et une source de réconfort pour le peuple dispersé sachant qu’un jour Dieu restaurerait son peuple. De la même manière, les différentes promesses du retour de Jésus sont un puissant encouragement pour les croyants aujourd’hui, mais le seront sûrement plus pour les croyants qui souffriront pendant la période des tribulations.


Conclusion

Pour conclure, en examinant attentivement les passages bibliques souvent utilisés pour soutenir la doctrine de l’enlèvement prétribulationnel, il devient évident que ces versets, lorsqu’ils sont replacés dans leur contexte, ne soutiennent pas cette interprétation. Les prophéties d’Ésaïe, d’Ézéchiel et de Sophonie, bien que puissantes et porteuses d’espoir pour le peuple de Dieu, se rapportent principalement à la restauration d’Israël après l’exil et au règne messianique à venir. Elles n’ont pas pour but de décrire un enlèvement physique du peuple d’Israël actuel avant la période des tribulations.

Le rassemblement mentionné dans ces passages est souvent symbolique, représentant l’unification du peuple de Dieu sous la gouvernance du Messie, qui est Jésus-Christ. En déformant ces Écritures pour appuyer une théologie non conforme à leur sens original, on risque d’induire en erreur les croyants sur la nature du retour de Jésus et les événements de la fin des temps.

Ainsi, plutôt que de suivre des enseignements basés sur des interprétations erronées, il est essentiel pour les chrétiens de revenir à une lecture contextuelle et fidèle des Écritures, afin de comprendre correctement les promesses divines concernant le retour de Christ et le rassemblement final de son peuple.

Matthieu 24.3: Entre prophétie et réalité

3 Comme il était assis sur le mont des Oliviers, ses disciples s’approchèrent, le prirent à part, et lui demandèrent : Dis-nous : quand cela se produira-t-il et quel signe annoncera ta venue et la fin du monde ? 

 La Bible du Semeur (Colorado Springs: Biblica, 2015), Mt 24.3.

J’ai longtemps pensé que les événements décrits au début de Matthieu 24 étaient en réalité une description des choses qui allaient se passer pendant la période des tribulations. Mais en étudiant ce passage de Matthieu 24, il s’avère que c’est une prophétie que Jésus a faite à ses disciples pour les mettre en garde des événements qui allaient se produire pendant leur ministère et qui allaient précéder la destruction du temple et la chute de Jérusalem. Cependant, c’est aussi une prophétie qui concerne notre époque soit celle de la fin des temps. C’est comme si l’histoire se répète à chaque génération.

Dans cette série d’études, je vais tenter, bien humblement, de redresser les choses en espérant que vous découvriez comme moi ce que Jésus a véritablement voulu dire à ses disciples et par le fait même à nous aussi qui vivons au 21ème siècle.

Dans le dernier article, Matthieu 24.1-2 : comprendre la destruction du temple physique et ses implications actuelles, j’ai mentionné que Jésus venait de quitter la cour du temple pour se diriger vers le mont des Oliviers. Pendant qu’il s’éloignait avec ses disciples, ceux-ci lui ont fait remarquer la beauté et la grandeur des édifices. C’est à ce moment que Jésus leur a donné la prophétie de la destruction du temple et de la chute de Jérusalem.

Maintenant, Jésus est arrivé sur le mont des Oliviers. Ce versant du mont offre une vue extraordinaire de la ville. Jésus va s’asseoir et quelques disciples, notamment Pierre, Jacques, Jean et André (Mc 13.3), vont se diriger vers lui pour lui poser leurs questions. Bien que la prophétie de la destruction du temple ait été faite en présence de tous les apôtres, une partie d’entre eux cherchait maintenant des détails plus spécifiques sur le moment de cet événement.

Les disciples posèrent trois questions à Jésus : quand cela (la destruction du temple et la chute de Jérusalem) devait-il se produire, quels signes devaient accompagner son retour et quels indicateurs indiqueraient la proximité de la fin des temps. Jésus aborda ces questions dans ce chapitre et les suivants. Maintenant, ce qui complique parfois les choses et conduit à de mauvaises interprétations, c’est que Jésus mêle les descriptions de la destruction de Jérusalem et de la fin du monde de manière à rendre parfois difficile la distinction entre les deux sujets. D’ailleurs, cette approche semble découler du fait que ces événements pouvaient être décrits avec les mêmes mots. C’est possiblement la raison de l’entrelacement des récits. Cependant, ce récit rappelle le style de certains passages d’Ésaïe, où un langage similaire décrit à la fois le retour de la captivité babylonienne et la délivrance par le Messie. Il est donc nécessaire de s’appuyer sur la révélation de l’Esprit saint pour nous aider à comprendre. Après tout, n’est-ce pas son rôle de nous enseigner toutes choses ? (Jn 14.26)