Non, il n’est pas biblique d’affirmer que ce qui retient l’Antéchrist est le Saint-Esprit, car la Bible ne l’enseigne nulle part clairement. Cette idée repose sur une interprétation spéculative d’un passage d’un épitre de Paul, à savoir 2 Thessaloniciens 2.6-7, mais cette interprétation ne trouve aucun appui explicite, ni dans le contexte de ce passage, ni ailleurs dans les Écritures.
« Vous savez ce qui le retient pour l’instant afin qu’il ne soit révélé que lorsque son heure sera venue. 7 Car la puissance mystérieuse de la révolte contre Dieu est déjà à l’œuvre ; mais il suffira que celui qui le retient jusqu’à présent soit écarté » (2 Thessalonbiciens 2.6-7)
Pourquoi ce n’est pas biblique d’identifier celui qui retient comme étant le Saint-Esprit
D’abord, le texte ne nomme pas le Saint-Esprit
Paul écrit aux Thessaloniciens en disant : « vous savez ce qui le retient ». Très certainement, parce qu’il en avait déjà parlé de vive voix avec eux. Cependant, l’apôtre ne précise pas l’identité de celui qui retient dans l’épître. De plus, il ne dit pas que c’est l’Esprit saint qui retient l’Antéchrist, ni que le Saint-Esprit sera retiré de la terre parce que cette dernière pensée est aussi véhiculée à partir de ces deux passages.
Ensuite, le Saint-Esprit n’est jamais retiré de la terre dans la Bible
Jésus a promis que le Saint-Esprit serait avec les croyants pour toujours.
Et moi, je demanderai au Père de vous donner un autre défenseur en justice, afin qu’il reste pour toujours avec vous (Jean 14.16)
Les Écritures enseignent que Jésus reviendra au dernier jour. Elles enseignent aussi que les croyants seront présents tout au long de la période des tribulations et qu’ils seront protégé par Dieu étant marqué de son sceau. Il est dont impensable voir même impossible que le Saint-Esprit, qui est Dieu lui-même, soit ôté du monde comme s’il s’absentait. Il agit dans le monde jusqu’à la fin.
Puis, le Saint-Esprit est encore actif pendant la période des tribulations
Si des gens se convertissent dans cette période difficile, comme le croient même ceux qui enseignent un enlèvement prétribulationel, alors c’est par l’action du Saint-Esprit que cela se produirait :
C’est l’Esprit qui donne la vie ; la chair à elle seule ne sert à rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie. (Jean 6.63)
Le retrait du Saint-Esprit serait incompatible avec l’œuvre de conviction, de régénération et de sanctification.
Maintenant, quelle est l’origine de cette interprétation ?
L’idée que le Saint-Esprit est ce qui retient l’Antéchrist vient du système dispensationaliste, qui enseigne :
- Que l’Église est enlevée avant la période des tribulations.
- Que le Saint-Esprit, agissant à travers l’Église, est « retiré » à ce moment-là.
- Que cela ouvre la voie à la manifestation de l’Antéchrist.
Mais ce schéma n’est pas biblique :
- L’Écriture ne parle nulle part du retrait du Saint-Esprit.
- Elle ne parle jamais d’un enlèvement secret avant la période des tribulations.
- Elle enseigne au contraire que les croyants doivent tenir ferme jusqu’à la fin (Matthieu 24.13 ; Apocalypse 13.10). La fin étant le dernier jour celui du retour de Jésus en gloire.
Que peut-on affirmer bibliquement
- Le texte affirme qu’il y a quelque chose ou quelqu’un qui retient la révélation de l’Antéchrist jusqu’au moment voulu.
- La Bible ne précise pas l’identité, mais ce “retenant” est au service du plan de Dieu.
- Des Pères de l’Église anciens (comme Chrysostome et Tertullien) croyaient que c’était l’ordre romain ou une autorité établie par Dieu pour maintenir un certain ordre jusqu’au temps fixé. Cependant, cela s’est avéré faux avec la chute de l’empire romain.
Conclusion biblique et prudente
Il est imprudent et non biblique d’affirmer que le Saint-Esprit est celui qui retient l’Antéchrist :
- Cela n’est pas enseigné dans les Écritures.
- Cela contredit la présence continue de l’Esprit dans l’Église.
- Cela repose sur une théorie théologique discutable, et non sur un texte clair.
Restons attachés à ce que la Parole dit clairement, sans bâtir des doctrines sur des suppositions ou des silences du texte. Dieu seul sait ce qui retient encore le dévoilement du mal, et rien ne se fera sans sa souveraineté parfaite.
