Est-ce que les Écritures affirment que c’est le Saint-Esprit qui retient l’Antéchrist ?

L’idée que le Saint-Esprit retient l’Antéchrist est infondée, n’étant pas soutenue par la Bible. L’Écriture ne nomme pas cette entité et affirme que le Saint-Esprit demeure actif jusqu’à la fin, contrairement aux interprétations dispensationalistes. Une approche prudente consiste à s’en tenir aux enseignements clairs des Écritures.

Non, il n’est pas biblique d’affirmer que ce qui retient l’Antéchrist est le Saint-Esprit, car la Bible ne l’enseigne nulle part clairement. Cette idée repose sur une interprétation spéculative d’un passage d’un épitre de Paul, à savoir 2 Thessaloniciens 2.6-7, mais cette interprétation ne trouve aucun appui explicite, ni dans le contexte de ce passage, ni ailleurs dans les Écritures.


Pourquoi ce n’est pas biblique d’identifier celui qui retient comme étant le Saint-Esprit

D’abord, le texte ne nomme pas le Saint-Esprit

Paul écrit aux Thessaloniciens en disant : « vous savez ce qui le retient ». Très certainement, parce qu’il en avait déjà parlé de vive voix avec eux. Cependant, l’apôtre ne précise pas l’identité de celui qui retient dans l’épître. De plus, il ne dit pas que c’est l’Esprit saint qui retient l’Antéchrist, ni que le Saint-Esprit sera retiré de la terre parce que cette dernière pensée est aussi véhiculée à partir de ces deux passages.

Ensuite, le Saint-Esprit n’est jamais retiré de la terre dans la Bible

Jésus a promis que le Saint-Esprit serait avec les croyants pour toujours.

Les Écritures enseignent que Jésus reviendra au dernier jour. Elles enseignent aussi que les croyants seront présents tout au long de la période des tribulations et qu’ils seront protégé par Dieu étant marqué de son sceau. Il est dont impensable voir même impossible que le Saint-Esprit, qui est Dieu lui-même, soit ôté du monde comme s’il s’absentait. Il agit dans le monde jusqu’à la fin.

Puis, le Saint-Esprit est encore actif pendant la période des tribulations

Si des gens se convertissent dans cette période difficile, comme le croient même ceux qui enseignent un enlèvement prétribulationel, alors c’est par l’action du Saint-Esprit que cela se produirait :

Le retrait du Saint-Esprit serait incompatible avec l’œuvre de conviction, de régénération et de sanctification.

Maintenant, quelle est l’origine de cette interprétation ?

L’idée que le Saint-Esprit est ce qui retient l’Antéchrist vient du système dispensationaliste, qui enseigne :

  • Que l’Église est enlevée avant la période des tribulations.
  • Que le Saint-Esprit, agissant à travers l’Église, est « retiré » à ce moment-là.
  • Que cela ouvre la voie à la manifestation de l’Antéchrist.

Mais ce schéma n’est pas biblique :

  • L’Écriture ne parle nulle part du retrait du Saint-Esprit.
  • Elle ne parle jamais d’un enlèvement secret avant la période des tribulations.
  • Elle enseigne au contraire que les croyants doivent tenir ferme jusqu’à la fin (Matthieu 24.13 ; Apocalypse 13.10). La fin étant le dernier jour celui du retour de Jésus en gloire.

Que peut-on affirmer bibliquement

  • Le texte affirme qu’il y a quelque chose ou quelqu’un qui retient la révélation de l’Antéchrist jusqu’au moment voulu.
  • La Bible ne précise pas l’identité, mais ce “retenant” est au service du plan de Dieu.
  • Des Pères de l’Église anciens (comme Chrysostome et Tertullien) croyaient que c’était l’ordre romain ou une autorité établie par Dieu pour maintenir un certain ordre jusqu’au temps fixé. Cependant, cela s’est avéré faux avec la chute de l’empire romain.

Conclusion biblique et prudente

Il est imprudent et non biblique d’affirmer que le Saint-Esprit est celui qui retient l’Antéchrist :

  • Cela n’est pas enseigné dans les Écritures.
  • Cela contredit la présence continue de l’Esprit dans l’Église.
  • Cela repose sur une théorie théologique discutable, et non sur un texte clair.

Restons attachés à ce que la Parole dit clairement, sans bâtir des doctrines sur des suppositions ou des silences du texte. Dieu seul sait ce qui retient encore le dévoilement du mal, et rien ne se fera sans sa souveraineté parfaite.

Est-ce biblique de dire que ce qui retient l’Antéchrist c’est l’Église ?

L’affirmation selon laquelle l’Église retient l’Antéchrist est contestée et sans fondement biblique solide. Ce concept, influencé par le dispensationalisme, ne repose pas sur des versets clairs. L’Église persévérera dans les épreuves, et le mystère de ce qui retient relève de la volonté divine, non d’une interprétation spéculative.

Non, dire que ce qui retient l’Antéchrist, c’est l’Église n’est pas une affirmation biblique, même si elle est souvent répétée dans certains milieux évangéliques influencés par le dispensationalisme. Cette interprétation repose principalement sur une lecture spécifique de 2 Thessaloniciens 2.6-7, mais elle est très contestée et ne repose pas sur un fondement solide si l’on respecte le contexte et l’ensemble du message biblique.


📖 Le texte en question : 2 Thessaloniciens 2.6-7 (BDS)

« Vous savez ce qui le retient pour l’instant afin qu’il ne soit révélé que lorsque son heure sera venue. 7 Car la puissance mystérieuse de la révolte contre Dieu est déjà à l’œuvre ; mais il suffira que celui qui le retient jusqu’à présent soit écarté »

Analyse théologique du passage

L’interprétation dispensationaliste : l’Église serait l’obstacle

Selon le dispensationalisme, « ce qui le retient » (v.6) et « celui qui le retient » (v.7) désignent l’Église et le Saint-Esprit, respectivement. Cette école de pensée enseigne que :

  • L’Église sera enlevée avant la tribulation.
  • Le Saint-Esprit, qui agit par l’Église, sera retiré.
  • Cela permettra à l’Antéchrist d’être manifesté.

Cependant, cette idée ne repose sur aucun verset explicite. Le texte ne dit pas que l’Église sera enlevée pour laisser place à l’Antéchrist, ni que le Saint-Esprit sera retiré de la terre. C’est une interprétation spéculative, et elle est contradictoire avec d’autres affirmations bibliques sur la persévérance de l’Église pendant les épreuves.

L’approche biblique et contextuelle

Voici quelques arguments contre l’idée que « ce qui retient l’Antéchrist, c’est l’Église » :

1. L’Église est présente jusqu’au retour de Christ

  • L’Église est appelée à persévérer jusqu’à la fin (Matthieu 24.13).
  • L’Antéchrist fait guerre aux saints et les vaincra pendant un temps (Apocalypse 13.7), ce qui implique que l’Église est encore sur terre.

2. Le « ce qui retient » et le « celui qui retient » sont voilés volontairement

  • Paul ne donne pas explicitement l’identité de ce qui/lequel retient.
  • Les pères de l’Église comme Tertullien, Irénée et Chrysostome pensaient que cela pouvait être l’ordre romain ou une puissance politique souveraine permettant de restreindre le chaos jusqu’au moment prévu.

3. L’idée d’un enlèvement préalable n’existe pas dans les Écritures

  • Jésus revient au dernier jour, et c’est à ce moment-là qu’a lieu la résurrection (Jean 6.39-40, 44, 54).
  • L’Église n’est pas enlevée pour éviter la tribulation, mais elle est gardée au milieu de l’épreuve (Jean 17.15, Apocalypse 3.10 dans son sens contextuel).

Conclusion

Il n’est pas biblique de dire que l’Église retient l’Antéchrist. Cette affirmation est issue d’une interprétation théologique influencée par le dispensationalisme, et non d’un enseignement clair des Écritures.

L’Écriture montre plutôt que :

  • L’Église sera présente et persécutée par l’Antéchrist.
  • Le temps de sa manifestation est retenu par une volonté divine souveraine, un mystère que Dieu contrôle.
  • Ce qui retient peut être l’ordre établi par Dieu, ou encore une puissance politique ou spirituelle, mais le texte ne l’identifie pas clairement.

Gardons-nous d’imposer au texte biblique des doctrines qu’il ne soutient pas. Restons fidèles au contexte et à l’ensemble du message de l’Évangile.

L’Antichrist sera-t-il juif ? Une question mal posée

La rumeur selon laquelle l’Antichrist serait juif est infondée et alimente des sentiments hostiles envers le peuple juif. La Bible ne précise pas son origine ethnique. Ce qui définit l’Antichrist, c’est sa rébellion contre Christ. Les croyants doivent se concentrer sur la vérité biblique plutôt que sur des spéculations inappropriées.

Dans certains milieux, une rumeur persistante circule : l’Antichrist serait un juif. Ou encore qu’il aurait un Père arabe et une mère juive ce qui lui permettrait de se faire accepter tant par les arabe que les juifs. Cette affirmation, répétée sans preuve biblique solide, nourrit à la fois la confusion eschatologique et parfois même des sentiments hostiles envers le peuple juif. Il est donc essentiel de revenir à l’Écriture seule, notre seule règle de foi, pour examiner cette question à la lumière de la vérité.

La Bible ne dit nulle part que l’Antichrist sera juif. Aucune prophétie ne soutient clairement cette idée. Ce que les Écritures révèlent au sujet de cet homme, c’est sa nature spirituelle profondément rebelle, son opposition directe à Jésus-Christ, son acharnement sur les croyants et sa séduction mondiale. Paul le décrit comme « l’homme du péché, le fils de la perdition, l’adversaire qui s’élève contre tout ce qu’on appelle Dieu » (2 Thessaloniciens 2.3-4). Ce n’est donc pas son origine ethnique qui le définit, mais son esprit d’imposture et son alliance avec Satan (2 Thessaloniciens 2.9-10).

Certains se fondent sur des passages comme Jean 5.43 ou Daniel 11.37 pour suggérer des indices d’une origine juive, mais ces textes ne le disent pas explicitement. Le premier indique seulement qu’un faux messie sera accepté, sans préciser son origine. Le second est ambigu et sujet à diverses interprétations. Aucun de ces passages ne permet d’en faire une doctrine.

En réalité, ce genre de spéculation détourne notre attention de ce que la Parole veut vraiment nous montrer : l’Antichrist est un homme d’imposture qui trompera les nations, peu importe sa nationalité. Il incarne l’opposition spirituelle à Christ dans sa forme la plus ultime. Il sera reçu par un monde séduit, parce qu’il offrira une fausse paix, une fausse unité et une autorité qui s’élève au-dessus de Dieu lui-même.

Le danger, ce n’est pas qu’il soit juif, arabe, grec, européen ou autre. Le danger, c’est qu’il séduira même ceux qui ne vivent pas d’amour pour la vérité (2 Thessaloniciens 2.10). Ce débat sur son origine ethnique est non seulement inutile, mais spirituellement nuisible.

En tant que croyants, gardons nos cœurs centrés sur le vrai Christ, non sur les contrefaçons. Et soyons vigilants non pas en spéculant sur les détails secondaires, mais en aimant la vérité, en demeurant fermes dans la foi et enracinés dans la Parole.

Les arguments bibliques montrant les limites d’une interprétation littérale des deux témoins d’Apocalypse 11

Le passage d’Apocalypse 11 sur les deux témoins est souvent mal interprété littéralement comme des personnages historiques. Cependant, il représente symboliquement la mission prophétique de l’Église, soulignant sa fidélité et sa souffrance face à la persécution. L’Apocalypse, langage de symboles, appelle à une persévérance dans la foi jusqu’au retour du Christ.

Depuis des générations, le passage d’Apocalypse 11 sur les deux témoins suscite la curiosité des lecteurs. Beaucoup ont cherché à identifier ces personnages : certains y voient Moïse et Élie, d’autres Énoch et Élie, d’autres encore deux prophètes qui apparaîtraient à la fin des temps. Cette approche littérale repose sur l’idée que ces témoins seraient deux hommes réels accomplissant des prodiges spectaculaires à Jérusalem avant le retour du Seigneur.

Cependant, une telle lecture se heurte à la nature même du livre de l’Apocalypse, à son langage symbolique et à son objectif spirituel. Ce livre n’a pas été écrit pour exciter la curiosité ou nourrir la spéculation, mais pour révéler des réalités célestes à travers des images inspirées, et fortifier la foi de l’Église dans les temps de persécution.

Les deux témoins représentent beaucoup plus qu’une apparition miraculeuse. Ils figurent la mission prophétique du peuple de Dieu, appelé à témoigner de la vérité dans un monde hostile, à souffrir pour sa fidélité et à triompher avec Christ dans la gloire. Voici les principaux arguments bibliques qui s’opposent à une interprétation littérale de ces deux témoins.

1. Le contexte du livre interdit une lecture littérale

Le tout premier verset de l’Apocalypse précise que Dieu a révélé ces choses à Jean « par des signes » (Apocalypse 1.1). Le terme grec sēmainō signifie « communiquer par symboles ». Autrement dit, le livre annonce dès le départ qu’il utilise un langage figuré, où chaque image correspond à une réalité spirituelle. Prendre soudainement deux personnages comme des êtres humains littéraux rompt cette cohérence symbolique.

2. Le temple mesuré au verset 1 est spirituel, non matériel

Au moment où Jean écrit, le temple de Jérusalem est déjà détruit (70 ap. J.-C.). Pourtant, il reçoit l’ordre de le mesurer. Cela indique que le temple représente le peuple de Dieu, comme ailleurs dans le Nouveau Testament (1 Corinthiens 3.16 ; Éphésiens 2.21-22). Si le temple est spirituel, les deux témoins, qui y exercent leur ministère, doivent eux aussi être compris spirituellement et non pas comme deux individus physiques.

3. Les « deux lampes » et « deux oliviers » viennent de Zacharie 4

Dans Zacharie, les deux oliviers représentent Josué (le prêtre) et Zorobabel (le gouverneur), symboles du peuple de Dieu fortifié par l’Esprit pour reconstruire le temple. Cette image se réalise spirituellement dans l’Église, devenue « un sacerdoce royal » (1 Pierre 2.9). Les témoins ne sont donc pas deux individus futurs, mais l’expression collective de l’Église royale et sacerdotale remplie de l’Esprit Saint.

4. L’idée de deux hommes revenus du ciel est contraire au plan rédempteur de Dieu

Certains affirment qu’il s’agit de Moïse et Élie (ou Énoch et Élie) revenus sur terre. Mais une telle hypothèse contredit plusieurs vérités bibliques :

  • Hébreux 9.27 : « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois. » À ma connaissance, Moïse est déjà mort.
  • Jean 3.13 : « Personne n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. »

Ramener deux personnes dans un corps mortel contredirait le plan rédempteur de Dieu et la résurrection finale. L’Apocalypse ne parle jamais d’un retour de Moïse ou d’Élie. Ces personnages sont des types, non des prophètes ressuscités.

5. Leurs pouvoirs symbolisent l’autorité prophétique de l’Église

Les témoins peuvent fermer le ciel (comme Élie) et transformer l’eau en sang (comme Moïse). Ces images résument le pouvoir spirituel de la Parole de Dieu proclamée par l’Église :

  • Jérémie 5.14 : « Je vais faire de mes paroles un feu dans ta bouche. »
  • Matthieu 18.18 : « Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel. »

Ces descriptions n’impliquent pas des miracles physiques, mais la puissance spirituelle du témoignage prophétique d’une Église persécutée.

6. Leur mort et leur résurrection suivent le modèle de Christ et de l’Église

Les témoins sont mis à mort, leur cadavre exposé, puis ils ressuscitent et montent au ciel (Apocalypse 11.7-12). C’est le même schéma que celui de Jésus : ministère, mort, résurrection et exaltation. L’Apocalypse présente ici le parcours de l’Église à l’image de son Seigneur (Jean 15.20 ; Romains 8.17). Croire qu’il s’agit de deux personnes distinctes fait perdre ce parallèle christologique et ecclésiologique central.

7. La cohérence de l’ensemble du livre plaide pour une lecture symbolique

Partout dans l’Apocalypse :

  • les bêtes, dragons, femmes, étoiles, lampes sont des symboles collectifs ;
  • les nombres (7, 12, 42, 1000, 1 260 jours) ont une valeur spirituelle.

Il serait incohérent que, dans ce contexte, deux figures deviennent soudainement deux individus physiques sans avertissement. Le style, les symboles et le but du livre s’opposent à une interprétation littérale.

8. L’interprétation littérale déplace le centre du message

Si les deux témoins sont perçus comme deux prophètes à venir, on détourne le regard du véritable message : l’appel au témoignage fidèle de l’Église au milieu de la persécution. Le texte devient une curiosité prophétique au lieu d’un appel spirituel. Or, l’Apocalypse n’a jamais été donnée pour nourrir la spéculation, mais pour fortifier la foi des croyants persécutés (Apocalypse 1.9 ; 13.10 ; 14.12).

Conclusion

L’argumentation biblique, contextuelle et théologique s’oppose clairement à une lecture littérale des deux témoins. L’Apocalypse parle le langage des symboles pour révéler une réalité spirituelle : l’Église, remplie de l’Esprit, proclame la Parole de Dieu, souffre pour son témoignage et participe à la résurrection et à la gloire lorsque son Seigneur reviendra au dernier jour.

Les deux témoins ne sont donc pas deux personnages historiques à venir, mais l’image vivante du peuple de Dieu dans l’histoire, fidèle à sa mission prophétique jusqu’à la fin. Ce message demeure un puissant appel à la persévérance, à la fidélité et au courage de témoigner du Christ au milieu d’un monde qui lui résiste, avec la certitude que ceux qui meurent pour leur foi seront ressuscités et glorifiés avec lui au jour de son retour.